Une autre année d’incertitude pour les enfants du Centre et du Nord du pays. Malgré le calme relatif sur le terrain, le train semble-t-il, n’a pas pris la bonne direction. Cette année scolaire risque d’être pire.
Les problèmes organisationnels, l’impréparation des autorités scolaires et éducatives, le non-respect des engagements pris par le gouvernement, l’insécurité, l’abandon de classe par certains enseignants au centre et au nord, la famine spécifiquement au Centre et d’autres difficultés qui guettent encore l’année scolaire qui vient de commencer. Beaucoup obstacles dans ces deux zones du pays créent un doute sur la possibilité d’avoir une année scolaire normale.
Pourtant, mardi le 1er octobre 2019, c’est avec une lueur d’espoir que les élèves de l’enseignement fondamental et secondaire ont pris le chemin de l’école dans une grande partie du pays. Dans les sept régions affectées par la crise (Koulikoro, Ségou, Mopti, Gao, Ménaka, Tombouctou et Kidal), neuf cent vingt(920) écoles sur un total de huit mille quatre cent vingt une (8 421) écoles ne sont pas fonctionnelles à la fin de juin 2019. Soit 11% de la totalité des écoles au Mali.
Pour prendre le taureau par les cornes, déjà les parents d’élèves invitent les autorités et les enseignants à accorder leurs points de vue pour que cette année scolaire soit une réussite. Mais le manque de bonne foi ou la mauvaise foi du gouvernement fait que tous les accords signés, jusque -là, n’ont pas été respectés dans leurs mises en œuvre. Par exemple, au cours l’année écoulée, il a fallu d’âpres négociations pour aboutir à un accord qui a permis d’achever l’année scolaire. Aussitôt signé, aussitôt jeté dans la poubelle de l’oubliette et les enseignants commencent déjà à avoir des dents contre le gouvernement. Le ministre est avisé sur la situation et l’état de non satisfaction des besoins des enseignants. A moins que son objectif est d‘achever définitivement l’école malienne comme son prédécesseur.
La couleur de l’année
Pour un peu caricaturer le paysage scolaire de ce début d’année, l’année scolaire 20109-2020 a plusieurs particularités. D’abord, les besoins dans le domaine de l’éducation sont très élevés. Dans la plupart des localités ou l’école n’est pas fonctionnelle, il y a un manque criard d’infrastructure, des matériels didactiques, des enseignants. La présence massive de hommes armés, la psychose sociale, la famine et les autres conséquences collatérales du conflit armé ou inter/intracommunautaire sont passés par là. Ensuite, le nombre d’écoles fermées continue d’augmenter à cause soit de la famine, soit de l’insécurité ou la peur des violences éventuelles. Enfin, avec le regain de tensions, l’insécurité a pris une nouvelle dimension dramatique. Au cours des week-end de la veille de la rentrée scolaire, les terroristes ont frappé stratégiquement et de façon concomitante dans deux localités différentes pour démontrer leur capacité opérationnelle. Dans ces localités, l’école est inexistante. A cela s’ajoute le cas des enfants des personnes déplacées et qui sont sans aucune pièce pour s’inscrire et poursuivre leur cursus scolaire déjà entamé.
Le ministre de l’éducation et les autres autorités scolaires ont du pain sur la planche. Il est nécessaire que leurs stratégies soient non seulement communes mais capables de répondre au besoin scolaire de ce début d’année scolaire.
Boncane Maiga
LE POINT DU MALI