Le jardin du Palais de la Culture Amadou Hampâté Bâ était noir de monde samedi dernier. Les militants, les sympathisants des partis amis ont pris d’assaut les lieux. Et pour cause, le Parti pour la Renaissance Nationale (PARENA) fête sa rentrée politique.
Avec le thème : « Jiguiya ni lahidu kènè » autrement dit : espace d’espoir et de vérité, le ton est donné. La mauvaise gouvernance, la pauvreté, la corruption, la gabegie, l’immixtion de la famille présidentielle dans les affaires publiques, le chômage des jeunes, brefs, tous les maux qu’il a l’habitude de dénoncer et auxquels on lui reconnait, désormais, des mérites, ont été au menu de cette rentrée politique.
D’abord, ce fut au jeune rappeur Mylmo, en lequel le PARENA se reconnait, d’ouvrir le bal. Après avoir dans un premier temps retracé l’histoire de notre jeune nation, Mylmo dans sa chanson « Yabé 2012 » dénonce un régime aux abois dont les dirigeants ont un goût immodéré de luxe et de lucre pendant que le peuple tire le diable par la queue. Il cède, ensuite, la scène aux enseignants-poètes Robert Dissa et Mme Niaré qui déclameront la souffrance d’une nation et l’agonie de notre école.
Puis viennent les politiques. Prenant la parole, le secrétaire général du parti, Djiguiba Keita, alias PPR, avec toute la véhémence que l’on lui connait, n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour égrener la liste des scandales et des montages financiers que le PARENA a mis au grand jour. A l’en croire, d’autres scandales et révélations comme la rumeur de l’achat d’un avion privé par l’honorable Karim Keita, fils du président de la République ou encore la vente de certaines parties de la zone aéroportuaire, sont à venir. Les investigations du PARENA sont en cours, dit-il. Le président des jeunes du Parena, Seydou Cissé, puis de la présidente des femmes du parti Mme Tamboura Mah Keita, prendront la parole. Ils ont, tour à tour, dénoncé la souffrance des jeunes et des femmes.
Trois coups de fusil des chasseurs traditionnels, venus, eux aussi, célébrer, celui qu’il considère comme un des leurs, annoncent l’entrée en scène du premier des Béliers, « le Tientigui » comme on l’appelle ici. Prenant la parole, Tièbilé Dramé s’exprimera d’abord en bambara avant de le traduire en français. Il égrène la liste de soldats maliens et étrangers tombés au cours du seul mois de février dont le commandant Karim Niang. Le président du Parena déplore le manque de vision du chef de l’Etat, l’absence de volonté politique de sortie de cette crise qui n’a que trop duré.
«Le pouvoir actuel n’a pas été à la hauteur des attentes des Maliens. IBK n’a pas de programme sur les plans sécuritaire, sanitaire, environnemental et surtout éducatif qui demeure très sérieux car c’est l’avenir du pays qui se trouve menacé. Le tâtonnement au haut sommet de l’Etat le prouve à suffisance. Les Maliens doivent se mobiliser, se donner la main pour faire sortir le pays de l’impasse actuelle », conclut Tiébilé Dramé.
Mamadou Togola
Source: Canard Déchainé