Lors de la rentrée solennelle des magistrats le lundi passé, le chef de l’Etat a été interpellé par le bâtonnier de l’ordre des avocats, Me Coulibaly. Ce dernier a pris aux mots Mandé Bourama sur les maux qui minent la société malienne ces derniers temps. « Vous êtes débiteur et le peuple créditeur ». Voilà les mots qui ont mis la sale en transe sous l’applaudissement des avocats présents au Cicb. Ils sont de Me Seydou Siriki Coulibaly qui, dans sa plaidoirie, a mis le président devant ses responsabilités. Dans la logique du thème qui portait sur le lien entre la justice et l’environnement, il a dénoncé l’école malienne politisée, la corruption à tous bords, les questions sécuritaires très flexibles.
Me Coulibay incite IBK à passer un pacte de renouveau avec la magistrature. Parlant du manque d’honneur des magistrats à cause des pots de vins, des interférences d’autorités judiciaires, politiques ou administrative dans les procédures ou actes de justice notariés, il a insisté sur le respect de la chose jugée. Si la justice est le 3e pouvoir, il déplore qu’elle ne dispose que de 0,6 % du budget national ce qui la pousse à recourir aux aides extérieures. Les justiciables et les avocats pâtissent de ces mauvaises donnes qui mettent à mal la mise en œuvre de la carte judiciaire.
Enfin, il a interpellé le patron du Parlement, Saint Isaac, sur la peine de mort. Le Mali est à la croisée des chemins et doit supprimer de la Constitution la peine capitale qui est »anticonstitutionnelle », selon Me Seydou Siriki Coulibaly. La loi fondamentale dit que »la vie est sacrée ». Donc, il n’y a aucune raison que la peine de mort y soit mentionnée. Car, selon lui, « elle contredit l’État de Droit ».
Micmac :
Député usurpateur
Il existe toute sorte de députés à l’Assemblée nationale du Mali. Entre étrangleur et flingueur, l’usurpateur greffe sa racine dans la racine d’un mort-vivant. Il s’appelle Niamé Keïta. Vice-président sortant de la commission des affaires étrangères de l’hémicycle, le célèbre élu de Nara, désavoué par son parti à ce poste lors du récent renouvellement annuel des instances dirigeantes, devait-il miraculeusement le demeurer, en rempilant à coups de manœuvres, dont les flics détiennent l’habileté et le secret. Niamé Keïta profite de l’absence de son alter ego Traoré, auquel le poste est dévolu par groupe parlementaire du Rpm, pour se porter candidat séance tenante, là où tous s’attendent à ce que la liste présenté aux commissaires passe par acclamation. Le bénéficiaire du poste absent, le coup passe cette année.
Idrissa KEITA