L’audience solennelle de la rentrée des cours et tribunaux 2013- 2014 s’est déroulée le 7 novembre 2013 au CICB, sous la présidence du chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéita, président du Conseil supérieur de la magistrature. Toute la famille judiciaire était présente.
Nouhoum Tapily, président de la Cour Suprême
Le président de la Cour Suprême, Nouhoum Tapily, a rappelé l’historique de l’institution judiciaire, avant de parler de l’importance des contre-pouvoirs dans un Etat démocratique.
Les contre-pouvoirs, a-t-il dit, permettent de réguler, contrôler, de freiner le pouvoir central pour l’empêcher de faire des abus. «Un vrai pouvoir démocratique se mesure à l’aune des contre-pouvoirs. Un pouvoir sans contre-pouvoir, conduit à l’abus. Tout être à qui il est donné un pouvoir, est souvent tenté d’en abuser. Les contre-pouvoirs sont donc indispensables pour le bon exercice du pouvoir», a affirmé le président de la Cour suprême.
Il considère la presse comme un contre-pouvoir très puissant dans les démocraties modernes. Pour lui, les contre-pouvoirs doivent être dotés de moyens pour leur permettre d’exercer pleinement leur rôle. Car, l’affaiblissement, des contre-pouvoirs, indique-t-il, renforce le pouvoir central. Ce qui a fait dire au rapporteur de l’audience solennelle que les contre-pouvoirs doivent être protégés par le pouvoir, pour leur permettre de subsister d’abord, et ensuite d’exercer pleinement leur rôle.
Le bâtonnier de l’ordre des avocats, Me Issiaka Kéita, a interpellé le président de la République sur l’épineuse question de Kidal, qui n’est pas encore devenue la propriété du Mali, malgré les promesses faites par IBK aux Maliens à la veille de son élection à la magistrature suprême. «Les Maliens ne comprennent pas et veulent comprendre la situation de Kidal ».
Pour sa part, le président de la République, IBK n’a pipé mot sur la situation de Kidal, sur laquelle il a été interpellé par le bâtonnier. Il s’est contenté de dire que thème du jour reflète l’une des préoccupations principales des Maliens. «Tout pouvoir légitime non régulé porte en lui-même les germes de sa nuisance », a-t-il affirmé. Mais pour lui, le pouvoir et le contre-pouvoir sont complémentaires et doivent exercer leurs activités, dans le strict respect de la légalité.
Lassana