Le président de la République a enjoint au M5 RFP de négocier avec la mouvance présidentielle. Une posture qui semble radicaliser et les militants et d’aucuns leaders gagnés à l’idée de jeter les dernières gouttes d’essence dans la marche du vendredi prochain.
Situation très tendue. IBK fera-t-il violence sur lui-même en acceptant des propositions du M5 RFP consignées dans un mémorandum stipulant la mise en place d’un gouvernement d’union nationale piloté par un Premier ministre issu de ses rangs et doté de pleins pouvoirs ? Après la rencontre entre les deux parties, tout porte à croire que le locateur de Koulouba a botté en touche en enjoignant à ses opposants d’en discuter avec la mouvance présidentielle.
Sous pression notamment de la communauté internationale, le M5-RFP a dû revoir sa copie. En saisissant la main tendue du président IBK au cours d’une rencontre dont ce denier a fait une brève apparition comme son fils dans une vidéo qui fait buzz actuellement sur la toile. Brève a été aussi sa réponse au M5-RFP. Mais que pourrait-on obtenir de sa majorité présidentielle que lui-même a jugée dolosive dans un passé récent au point de ne pas sentir son existence. Au moment où il faisait l’objet d’attaques virulentes de ses opposants sur plusieurs dossiers brûlants, notamment l’affaire de l’avion présidentiel, l’équipement des forces de défense et de sécurité, l’impunité assurée aux délinquants en cols blancs.
Sa gestion des affaires de l’Etat honnie, les représentants du Mouvement du 5 juin ne comptent plus aller loin dans les concessions faites. En témoignent leur réticence à négocier une virgule du mémorandum. « C’est à prendre dans son entièreté ou à laisser », de l’avis de Choguel Kokala Maïga.
Difficile dans ce cas de casser le sucre sur le dos du M5-RFP qui a privilégié la voie du dialogue à l’usage de la violence. Reste à la communauté internationale de peser de tout son poids afin que le Président Ibrahim Boubacar Keïta change le fusil d’épaule.
Vendredi prochain sonne comme un tournant décisif pour ce mouvement, qui avait mis la barre très haute au départ, c’est-à-dire la démission d’IBK et de son régime. Les extrémistes pourraient mettre en avant cette impasse dans les rencontres pour poser des actes répréhensifs dont le Mali pourrait en faire économie.
Ousmane Mariko
Source: L’Informateur- Mali