François Hollande et David Cameron ont affiché au grand jour leur désaccord sur l’Union européenne, ce vendredi 31 janvier, lors d’un sommet franco-britannique sur une base aérienne anglaise, près d’Oxford, reléguant au deuxième plan l’annonce de nouveaux accords sur la coopération militaire bilatérale.
Le président français et le Premier ministre britannique qui se retrouvaient pour la première fois dans le cadre d’un tel sommet bilatéral n’ont pas cherché à cacher leurs divergences lors d’une conférence de presse.
Certes, M. Hollande a pris soin d’indiquer qu’il « respectait parfaitement » le projet de son hôte d’organiser d’ici 2017 un référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne, et qu’il partageait son aspiration à une UE « plus efficace ». Mais « on ne peut pas faire peser sur l’Europe le choix britannique », a tranché le chef de l’État pour qui les réformes souhaitées par Londres en préalable au référendum ne sont « pas la priorité ».
La mise au point n’a aucunement dissuadé M. Cameron de réitérer sa détermination à obtenir des dérogations et des amendements aux traités européens, selon le calendrier qu’il s’est fixé. « Nous voulons ces changements, nous voulons cette renégociation, cette renégociation impliquera des changements dans le traité », a-t-il martelé. « Le référendum se tiendra d’ici la fin 2017. Il n’y a aucun doute là-dessus ».
Ce dialogue de sourds avait été précédé d’échanges autrement plus policés. François Hollande a ainsi salué « l’accueil exceptionnel » qui lui a été réservé. David Cameron a salué le pacte de responsabilité de son invité qui « a choisi la bonne voie pour augmenter les investissements et créer des emplois ».
Il a aussi félicité « François » pour « son leadership courageux et déterminé » en Centrafrique et au Mali, et promis un accroissement de l’aide militaire logistique de l’armée britannique à l’armée française.
C’est surtout dans le secteur de la défense que l’harmonie était à l’ordre du jour. Plusieurs développements importants ont en effet été annoncés ou signés au nom de l’étroite coopération instaurée par les traités de Lancaster House en 2010. Ils reconnaissent la complémentarité des deux armées équipées de l’arme nucléaire, motivées par un même souci d’effectuer des économies en mutualisant leurs moyens.
L’accord le plus spectaculaire porte sur la commande commune pour près de 500 millions de livres (un peu plus de 600 millions d’euros) de missiles anti-navire léger (ANL) destinés à équiper les hélicoptères des marines des deux pays.