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Religion, presse, artistes : Les dangereux poids de la balance électorale

Les élections s’annoncent en grande pompe au Mali. Pour les présidentielles couplées aux législatives, la date retenue par le MATD pour le premier tour est le dimanche 27 février 2022. Déjà, les préparatifs sont bien lancés aussi bien dans certains QG que dans certaines mosquées ou autres lieux.

Les pronostics de la presse, dans des démocraties bien bâties, comme aux Etats-unis d’Amérique, sont une science presqu’exacte, tant la presse s’y donne les moyens en décortiquant les intentions et les propositions des candidats, et en analysant ces données pour mieux éclairer le choix des électeurs. Il y va de la consolidation de leurs démocraties, sans qu’une quelconque puissance de lobbies ne puisse l’influencer.

Les religieux eux, ne sont pas en marge du rendez-vous démocratique au Mali. Des candidats seront bien désignés depuis les mosquées, et auront la bénédiction de certains leaders religieux du pays. Ousmane Cherif Madani Haidara, un des guides influents du pays, est sans équivoque sur cette question, qui fait le brassage explosif du culte à la politique.

Mais l’on doit apprendre des erreurs. Puisqu’il y a un certain temps proche, Mahmoud Dicko, s’est exulté à battre campagne pour IBK en 2013, avant de le combattre sept ans plus tard, par ce que le choix a fait défaut.

C’est là que certains hommes religieux ont péché dans ce pays. Puisque n’ayant pas les jugements nécessaires et ne maitrisant pas les concepts endogènes et exogènes des profils, compétences et autres des candidats, ils s’hasardent à designer, et au grand dam du peuple très souvent, et de la démocratie. Et c’est là que part l’origine de l’influence de la religion sur la politique, une influence qui rend instable tout régime. Car, ces choix ne seraient pas sans risque si le candidat désigné venait à passer. Car, la main ou la bénédiction qui a contribué à ouvrir les portes du palais, aura son mot et son influence sur la gestion de la cité. Celui qui a contribué à l’élection du vainqueur des élections, aura sa part de gâteau au moment du festin, sans que l’électorat, la grande masse (constituant le peuple), ne soit même appelé au banquet, à plus forte raison laver les assiettes.

L’aventure ne sera pas inédite, mais une répétition de l’histoire si les mêmes hommes adoptent les mêmes comportements et si le peuple emprunte le même chemin.

Les élections sont un processus qui célèbre la démocratie, et la fortifie. Elles mobilisent la nation dans toutes ses dimensions, surtout dans le contexte actuel. Instituions, administrations, religieux, société civile, et acteurs politiques, chacun jouera sa part.

Cette mobilisation variée, pour le salut du peuple, doit être guidée par l’intérêt général. Cependant, les postures préélectorales, qui donnent à chaque corporation et à chaque entité son agenda, préconfigurent un environnement où l’intérêt de chacun prévaudra sur l’intérêt général, qui n’est autre que l’intérêt du Mali.

Ousmane Tangara

Source: Bamakonews

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