Aussitôt le Ramadan terminé, les jeunes se remettent à consommer de l’alcool, les boîtes de nuit sont bondées et les chambres de passes pleines. Comment peut-on obtenir le pardon d’Allah alors que nous reprenons nos bêtises le jour même de la fête, se demande le blogueur Malizé.
Le mois du Ramadan, qui était supposé être un mois de purification, vient de prendre fin. Mais je doute fort que nos prières soient exaucées. Il suffit juste de faire un tour à Bamako le jour de la fête pour voir le bazar des fêtards qui confirme cet adage qui dit que le chien ne change jamais sa manière de s’assoir.
Un pays à 90% de musulmans, après avoir passé un mois à jeûner, à se priver des plaisirs de la chair, à prier et à demander pardon au bon Dieu, oublie tous ces sacrifices pour retourner à ses anciennes pratiques sous prétexte que c’est la fête et qu’on doit s’amuser. Les boîtes de nuit sont bondées, les chambres de passes sont pleines et les Bamakois font la queue sans gêne devant les hôtels. Les filles s’habillent de manière indécente, on dirait qu’elles n’ont pas de famille pour les conseiller.
La fête par le passé
Avant, on faisait le Djoreydjé (en sonrhaï), appelé aussi Yogorow (en bambara) pour récolter du riz, de l’argent qui nous permettait d’organiser une activité sous le contrôle des parents le jour de la fête sans augmenter les dépenses familiales et on était heureux. Malheureusement, les adolescents d’aujourd’hui ne se contentent plus de ce genre de tradition mais préfèrent se retrouver avec leurs copines et copains dans les bars pour consommer de l’alcool ou fumer la chicha pour prouver qu’ils sont devenus des hommes matures.
Je me demande comment des parents peuvent se permette d’acheter des habits indécents, des mèches, et même donner de l’argent à leurs enfants pour qu’ils aillent faire la fête dans les boîtes de nuit alors qu’ils ont promis à Allah de faire de leur mieux pour les mettre sur le droit chemin.
Il y a même des parents qui voient leurs enfants amener des objets ou des habits de valeur à la maison sans se soucier de leur provenance alors qu’ils ne travaillent pas.
Pourtant, après la prière du matin de ce jeudi à la mosquée, l’imam a demandé aux parents de surveiller leur progéniture pour éviter que leur jeûne et leurs prières ne soient annulés à cause du laisser-aller auquel ils pourraient s’adonner. Personne ne semble avoir retenu ces conseils. Comment peut-on obtenir le pardon d’Allah alors que nous reprenons nos bêtises le jour même de la fête ?
Source: benbere