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Relations Mali-Algérie: la médiation russe peine à apaiser les tensions

Les relations entre l’Algérie et le Mali continuent de se détériorer, selon www.africaintelligence.fr. A en croire le média sénégalais, malgré les efforts de médiation russe, les deux voisins semblent s’être enfermés dans une spirale de méfiance. Les activités des Forces armées maliennes à la frontière algérienne suscitent une vive inquiétude à Alger, qui ne cesse de renforcer sa position.

La Russie tâche depuis plusieurs semaines de rapprocher son client algérien et son protégé malien, dont les relations sont à couteaux tirés autour de la gestion de la crise sécuritaire entre Bamako et les rebelles Touaregs au nord du Mali dont l’Algérie était le principal médiateur.
En janvier 2024, les autorités de la transition ont annoncé la « fin avec effet immédiat », de l’important accord d’Alger signé en 2015 avec les groupes indépendantistes du nord du pays, longtemps considéré comme essentiel pour stabiliser le pays.
Le Mali a invoqué « le changement de posture de certains groupes signataires », mais aussi « les actes d’hostilité et d’instrumentalisation de l’accord de la part des autorités algériennes dont le pays est le chef de file de la médiation », selon les termes du communiqué lu à la télévision nationale.
Parmi différents griefs, le gouvernement du Mali reproche à l’Algérie d’héberger des bureaux de représentation de certains groupes signataires de l’accord de 2015 devenus « des acteurs terroristes ». Le régime malien « exige des autorités algériennes de cesser immédiatement leur hostilité ».
L’accord était déjà considéré comme moribond depuis la reprise en 2O23 des hostilités entre l’armée malienne et les groupes indépendantistes à dominante touareg du Nord, dans le sillage du retrait de la mission des Nations unies (Minusma), poussée vers la sortie par les autorités maliennes après dix années de présence. L’accord avait reçu un rude coup supplémentaire le 31 décembre quand le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, avait annoncé lors de ses vœux de Nouvel An la mise en place d’un « dialogue direct intermaliens », donc sans médiation internationale contrairement à l’accord d’Alger.
Par ailleurs, le 4 août dernier, le Mali a rompu ses relations avec l’Ukraine dont les responsables ont reconnu avoir fourni des renseignements aux groupes terroristes à Tinzawaten. Cité par les quotidiens britanniques le Guardian et le Times, Andrii Yusov, le porte-parole du GUR, le service de renseignement militaire de l’Ukraine, avait déclaré que «les rebelles ont reçu les informations nécessaires, et pas seulement des informations, qui ont permis de mener à bien une opération militaire contre les criminels de guerre russes». Une déclaration qui a démontré l’implication des GUR dans les opérations des forces armées de l’Azawad.
Suite à cette affaire, les autorités russes auraient reproché ouvertement à leurs homologues algériens d’avoir manqué à leur devoir de coopération avec les services secrets russes et de surveillance d’une région située tout près des frontières algériennes.
Les autorités russes soupçonnent même l’Algérie d’avoir autorisé, sous pression américaine, l’ouverture de son ciel pour les avions acheminant une brigade des agents paramilitaires des services ukrainiens jusqu’au nord du Mali notamment au niveau de certaines localités situées tout juste près des frontières algériennes.
C’est dans ce contexte explosif que les relations algéro-russes connaissent des tensions vives en raison du rôle très douteux joué par le régime algérien auprès de l’armement et du renforcement des capacités de défense des rebelles Touaregs.
Au regard de ce qui précède, on peut aisément comprendre pourquoi la médiation russe peine à rapprocher ses alliés maliens et algériens.

Par Abdoulaye  OUATTARA

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