Cette rencontre a regroupé autour du ministre Arouna Niang les principaux acteurs du secteur. Il s’agit notamment, du président de la Chambre de Commerce et de l’Industrie du Mali (CCIM), Youssouf Bathily ; du président de l’Organisation patronale des industriels (OPI), Cyril Achar, ainsi que plusieurs autres acteurs du secteur. Ainsi, l’occasion a été bonne pour les participants pour interpeller le ministre Niang sur la situation jugée très critique de nos industries due, selon eux, à la crise double : sanitaire et sociopolitique.
Pour relancer le secteur, le patron de l’OPI, Cyril Achar, préconise douze mesures urgentes au gouvernement de transition, parmi lesquelles on peut citer : apurer l’ensemble de la dette intérieur au 31 décembre 2020, et diligenter le paiement des mandats au titre de 2020, à hauteur de 100 milliards de F CFA ; diligenter le paiement ou la compensation des crédits de TVA due aux entreprises ; accorder des remises d’impôts au cas par cas aux entreprises privées impactées par les mesures de la COVID-19.
De même, l’OPI demande au gouvernement d’annuler, selon les natures des constats faits, les pénalités issues des contrôles fiscaux ; d’imposer aux banques le crédit aux entreprises au taux de 4% que la BECEAO recommande ; de mobiliser l’appui financier que la Banque mondiale a souhaité au Mali pour la lutte contre la COVID-19 en en concédant une partie aux entreprises (lettre 2020/35 du 04 mars 2020 signé par Jean Claude Tchanchojag, administrateur du Groupe Afrique à la BM).
Toujours en vue de soulager les acteurs industriels, l’OPI invite l’État à réaliser toutes les autres promesses à caractère financier tendant à améliorer la santé de nos entreprises, contenues dans le discours du 10 avril 2020 du président de la République ; de supprimer la contribution générale de solidarité de 0,5% sur le chiffre d’affaires, instaurée par la loi n° 2018-010 du 12 février 2018.
Il s’agit aussi de l’extension de la TVA réduite à toute la production nationale ; la suppression de la TVA sur les produits industriels sur une période de douze mois pour relancer l’activité ; ainsi qu’un plan d’urgence pour les usines à l’arrêt. Autres mesures préconisées par l’OPI : soutenir les entreprises impactées par la fermeture des frontières à la suite de l’embargo de la CEDEAO.
Des différentes interventions, il ressort que le monde des affaires en général mais le secteur industriel en particulier, souffre de facteurs préjudiciables à l’épanouissement des acteurs. Parmi ces facteurs, les acteurs ont dénoncé le fait que des fonctionnaires opérateurs économiques coupent l’herbe sous les pieds des particuliers. Il s’agit aussi de la mauvaise fourniture de l’électricité et de la non-application des textes.
Pour sortir de l’ornière, les acteurs sollicitent la promotion du ”consommer malien”, la lutte contre la concurrence déloyale, la promotion de l’auto emploi, etc.
Pour le ministre Niang, il s’agit d’anticiper sur les problèmes face à la crise multidimensionnelle que connaît le pays. Selon lui, cette rencontre se veut un cadre de création d’un climat favorable à l’éclosion et au développement des opportunités.
S’adressant aux industriels, le ministre Arouna Niang a indiqué que le gouvernement, à travers son département, s’engage à les accompagner pour les hisser plus haut afin de les rendre compétitifs face à la nouvelle donne économique. À travers un diagnostic partagé, il s’agira selon le ministre, d’identifier les difficultés que connaît le secteur industriel et de proposer des solutions idoines pour les transcender. Ainsi, il a rassuré ses interlocuteurs que les chantiers déjà ouverts seront poursuivis et achevés. Il s’agit notamment de la fusion de Sukala S-A et N’Sukala S-A en passant par la relance de l’usine de thé Farako, à la réalisation d’un abattoir moderne pour permettre l’exportation de la viande du Mali. « Si on ne se donne pas les mains, nous sommes tous perdants. Mes résultats seront ceux que vous m’aurez aidé à obtenir », a conclu le chef du département.
Abdoulaye OUATTARA
Source : Ziré