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Relance du chemin de fer : Et si le problème se situait à la Sopafer ?

 « Nous sommes là pour apporter des résultats à la situation actuelle de notre pays qui, nous oblige à se donner la main pour faire des résultats » c’est par ses mots d’espoirs, entre autres, que la nouvelle ministre des transports et de l’infrastructure a donné l’espoir aux Maliens lors de sa prise de fonction, le 15 juin dernier. Elle s’est, en effet, engagée de relever les défis que les plus hautes autorités lui ont confié. Et parmi lesquels figures, la problématique de la relance du chemin de fer qui, selon des cheminots, tire ses sources à la Sopafer, qu’ils taxent « d’incompétence et de gestion peu orthodoxe ».

À l’arrêt depuis plus de deux années, la relance du Chemin de fer ne semble pas être pour demain. La raison : après la rupture du premier contrat signé entre les autorités maliennes et la société américaine, Saratem-INC, pour l’acquisition de quatre locomotives dans le cadre du plan d’urgence de relance du trafic ferroviaire. Et ce n’est pas tout. Il semble que le plan de relance initié par ministre Makan Fily Dabo qui consistait à remettre en marche la vielle locomotive CC-2205, ne serait plus d’actualité. Sûrement, à cause du coup et la durée que va couter la réparation de ces vieux engins, sur la douleur du contribuable malien.

La nouvelle locatrice du département, Mme Dembélé Madina Sissoko, doit, pour relever ce défi au bonheur des riverains, prendre le mal à sa racine, qui n’est autre la SOPAFER, dont l’administration est taxée d’incompétence. De sources proches de la boite, « l’administration de la Sopafer n’a aucune expérience dans le domaine du chemin de fer. » Le PCA, le DG et son adjoint ainsi le DAF de la boîte seraient tous des financiers sans aucune expérience dans le domaine des chemins de fer. On comprend ainsi pourquoi depuis deux ans, le train peine à siffler à nouveau. Et ce n’est pas tout. L’administration de la Sopafer est de plus taxée de gestion très peu orthodoxe, notamment, des baux du domaine ferroviaire. Tenez-vous bien. Alors que les locateurs successifs du ministère des Transports et des infrastructures ont tout mis en œuvre, du moins ce qui était à leur pouvoir, pour que le train siffle, l’administration de la Sopafer, dirigée par Ibrahim Maïga, a trainé les pieds. Probablement, à cause de la redevance payée à l’administration de la Sopafer par les occupants illégaux de l’emprise du chemin de fer. Il s’agit de dizaines de stations d’essence, de pharmacies, d’alimentations et même de boutiques qui versent, d’après nos informations, des sommes colossales à  la Sopafer pour la location du domaine public ferroviaire.  Cette gestion est opérée dans des conditions qui restent très floues. Et selon un audit financier de ladite structure, précisent nos sources, les revenus annuels de la Sopafer sur ces baux emphytéotiques ont été estimés à au moins 380 millions F CFA par an. Pour d’aucuns, la Sopafer reçoit au moins 100 millions de nos francs, par mois dans les contrats de baux. Ce qui fait que la Sopafer n’aurait nullement intérêt à la relance tant souhaitée de chemin de fer par les autorités de la transition, et au grand bonheur des usagers du train voyageurs. Et comme pour dissimuler sa manœuvre, rapportent nos sources, la Société de patrimoine ferroviaire du Mali a repeint

L’administration d’Ibrahim Maiga est également taxée d’avoir repeint l’ancienne direction du trans-rail et d’autres gares ferroviaires à plusieurs dizaines de nos francs. Une somme qui pouvait être utilisée soit pour la mise en l’état du dispositif sécuritaire d’ouvrages d’art que sont les ponts de Toukoto, de Mahina et de Kakoulou, soit pour payer une bonne partie des arriérés de salaire des cheminots, en souffrance depuis plusieurs mois, au moment des faits.

De quoi provoquer la colère des cheminots. Conséquence, le redémarrage du train, présenté, hier comme une urgente présidentielle et aujourd’hui comme une volonté des autorités de la transition, peine à voir le jour ou pourrait même ne jamais voir le jour, avec un certain Ibrahim Maiga à la tête à la Sopafer.

Correspondance particulière

Source : LE PAYS

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