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Moussa Mara, ancien Premier ministre : « Toute solution à la crise sahélienne doit d’abord mettre les Sahéliens devant »

L’ancien Premier ministre Moussa Mara a participé, le mercredi dernier, sur invitation de l’Université de l’amitié des peuples Russes, à une conférence internationale scientifique AFNSIR 2021 sur la sécurité et le maintien de la paix en Afrique de l’Ouest. L’occasion pour lui de solutions sahéliennes à la crise sahélienne.

Moussa Mara a donné son point de vue sur la crise sécuritaire au Sahel, et au Mali en particulier. Dans son intervention, il a indiqué que le premier facteur conjoncturel de la crise dans le sahel est la question de l’intervention en Lybie où il y a une destruction de l’État avec une prolifération d’armes dans le sahel et la prolifération d’acteurs comme les groupes terroristes, les groupes rebelles et les bandits armés. Cela, dit-il, a entrainé la chute de l’État au Mali, mais a également affaibli le sahel.

Même s’il salue les efforts de la communauté internationale, notamment de la Minusma au Mali, Mara propose des solutions maliennes à la crise du Mali. « Les acteurs internationaux, comme la Minusma, l’ONU sont là. Ils font ce qu’ils peuvent mais il n’y a pas de solutions durables à la question malienne sans les Maliens, eux-mêmes », laisse-t-il entendre. Pour l’expert-comptable, au-delà du Mali, les États sahéliens doivent mettre en avant leurs propres solutions et se faire accompagner par l’extérieur. « Je pense que toute solution à la crise sahélienne doit d’abord mettre les sahéliens devant. Il faut que les Sahéliens, eux-mêmes, les Maliens, eux-mêmes, puissent, à travers leur organisation sociale, leur histoire et culture et tradition, trouver des voies et moyens. Et ensuite que les États puissent s’adapter à cela, que les acteurs internationaux puissent intervenir et nous accompagner. Il ne peut y avoir de solutions sahéliennes qui viennent de l’extérieur. Il faut que les puissances extérieures, les organisations internationales comprennent que ce sont des vieux États, des vielles sociétés, et il faut qu’il y ait des solutions endogènes et ensuite ces solutions endogènes soient accompagnées par des acteurs extérieurs », a clamé l’ancien premier ministre Moussa Mara.

Les terroristes infiltrés dans la population malienne

Interrogé sur le nombre élevé des casques bleus tués au Mali, Moussa Mara affirme que ces militaires de l’ONU évoluent dans un contexte d’insurrection au Mali. Pour lui, ce qui est dangereux, c’est le fait qu’il y a une imbrigation des groupes terroristes dans la population. «Et aujourd’hui, des actions terroristes sont soutenues par une partie de la population. Ça rend plus difficile de combattre cette question et ça favorise les pièges, les mines et d’autres actions qui sont posées par les terroristes qui font des victimes, d’abord dans la population malienne, dans l’armée malienne, dans l’armée française et donc dans la Minusma. La plupart des décès des casques bleus sont causés par des mines, des engins explosifs improvisés », a-t-il indiqué.

Pour Mara, la solution à tous ces maux se trouve au Mali, au Sahel et non ailleurs. « Il ne peut pas y avoir des solutions à notre crise sans une forte implication des Maliens, eux-mêmes. Il faut que l’État malien, les Maliens, nous déterminions un consensus public qui puisse permettre aux populations de se considérer comme Maliens et d’être dans le nouvel ordre étatique que nous devrons mettre en place. Et les partenaires internationaux doivent nous accompagner dans la construction de de ce nouvel ordre de collaboration entre l’État et les Maliens. C’est ce qui va nous permettre de récupérer les populations, donc de les soustraire de l’emprise des groupes terroristes et des insurgés », a-t-il proposé.

Boureima Guindo

Source : LE PAYS

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