C’est la question qu’on se pose après que Boubou ait engagé le trésor public suite à la capitulation de l’Etat face au Collectif Sirako de Kati et au ’Front d’Actions pour la Région de Kayes’’ (FARK). En effet, après la fin des mouvements de protestations qui ont paralysé, pendant cinq jours, l’axe routier Bamako-Kayes, le Premier ministre, Boubou Cissé a déclaré à Diéma que «les travaux de construction de la route pourront commencer deux semaines plus tard. Dans la même veine, à l’issue d’une rencontre précédente avec les représentant des insurgés, le ministre des Finances s’était engagé a relancer le chemin de fer et l’aéroport de Kayes.
C’était à la faveur d’une visite de terrain qu’il a entamé, le Jeudi 29 Août, dans la région de Kayes, dans le cadre d’une prise de langue avec les populations pour partager leurs souffrances. En quatre jours, le Premier ministre, en compagnie d’une délégation composée des ministres chargés de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Boubacar Alpha Bah, des Infrastructures et de l’Equipement, Traoré SeynabouDiop, et des Transports et de la Mobilité urbaine, Ibrahima Abdoul Ly, auront sillonné les localités de Kolokani, Diéma, Nioro, Kayes, Bafoulabé, Manantali et de Kita.
A Diéma, après avoir écouté les populations en détresses, Boubou Cissé a pris l’engagement de faire démarrer les travaux de réhabilitation de la route Bamako-Kayes dans les deux semaines qui suivent. Et de mentionner qu’il s’agit de justes doléances. Aucune précision, par contre, sur le coût desdits travaux de réhabilitation nécessitant au bas mot 300 milliards de nos francs, contrairement au contenu d’un communiqué de 2018, de la ministre des Infrastructures et de l’Équipement, ZeinabouDiop, selon lequel les travaux étaient annoncés pour le 23 octobre 2018, une durée d’exécution de 30 mois et d’un coût d’environ 78 milliards.
Par rapport à la relance du chemin de fer, sans promettre une date précise des premiers sifflements du train, le chef du Gouvernement a expliqué aux manifestants de Kati que les services chargés de la question ont fait une proposition qui coutera 20 milliards de F CFA. Il a par ailleurs donné des assurances pour ce qui concerne l’opérationnalisation de l’aéroport Dag-dag de Kayes. Les annonces ont été vivement accueilles par les populations bénéficiaires en attendant la réalisation.
En cumulant ces sommes, d’aucuns se demandent si le Mali dispose des ressources en cette période de vache-maigre. Difficile de les répondre par l’affirmative pour des promesses non prises en compte dans les prévisions budgétaires de 2019. Il parait donc difficile pour le Premier ministre et ministre des Finances de réunir cette manne financière, à moins d’être doté d’une baguette magique. Toutes choses qu’il avait lui-même exclu en déclarant ne pas être un messie, mais un serviteur du peuple. Et quoiqu’animé par le désir de répondre aux attentes et aux aspirations du peuple, c’est dans la limite du possible.
Amidou Keita
Source: Le Témoin