Le nouveau président de la Plateforme des régulateurs de l’audiovisuel des pays membres de l’UEMOA et de la Guinée Conakry, Fodié Touré, installé hier dans ses fonctions, a décliné les cinq axes prioritaires du mandat de deux ans à lui confié et à son vice-président, Babacar Diagne, président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) du Sénégal. C’était à la faveur de la cérémonie solennelle de clôture de la 6e assemblée générale de cette instance sous-régionale, tenue sous la présidence du Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga.
En effet, la première activité que le président Fodié Touré entend mener est la création d’un cadre permanent de concertation avec la Commission de l’UEMOA. Il envisage également l’organisation de missions d’appui et d’observation des élections, le suivi du processus de déploiement de la Télévision numérique terrestre (TNT), le renforcement des capacités des membres et l’élaboration d’un plan de financement des activités de la Plateforme.
Pour ce faire, Fodié Touré s’est engagé à œuvrer pour l’exécution effective de l’ensemble des huit actions contenues dans son Plan d’action qui constitue, faut-il le rappeler, une sorte de lettre de cadrage tout le long de son mandat.
« Je mettrai tout en œuvre afin que chacune d’elles connaisse un début d’exécution, avec l’assistance de la vice-présidente sortante », a promis le nouveau président de la Plateforme qui s’est, d’ores et déjà, réjoui de la mise en place, mardi dernier, du Comité des juristes experts.
Visiblement heureux de se retrouver, le temps d’une cérémonie, avec certains de «ses confrères», le Premier ministre ne pouvait pas manquer de jeter un regard sur la noble profession du journalisme. « Le journalisme mène à tout, à condition d’en sortir. Cela a été mon cas. Sauf qu’il y a des valeurs essentielles que j’ai y apprises à savoir un attachement très profond et viscéral à la vérité et au sens de la mesure », a confié Soumeylou Boubèye Maïga. Et d’ajouter : « quelquefois, nous trouvons dommage que les avancées technologiques sur lesquelles la profession peut s’appuyer aujourd’hui, ne soient pas toujours au service de son éthique et de sa déontologie ». Le chef du gouvernement faisait là allusion aux dérives des nouveaux médias. C’est pourquoi, il a ajouté qu’une attention toute particulière mérite d’être accordée aux nouveaux médias dont les excès menacent parfois la stabilité sociale et politique de nos Etats.
Selon le Premier ministre, il serait aussi heureux que le Comité des juristes experts en droit de la régulation des médias et des TIC des pays membres de la Plateforme de l’UEMOA et de la Guinée propose, dans un proche avenir, les grandes lignes d’une législation régissant leur régulation.
Tout comme cet axe prioritaire, les autres activités déclinées par le président entrant prennent en compte plusieurs préoccupations du moment, a soutenu Soumeylou Boubeye Maïga. «L’importance de la couverture des élections par les médias dans nos pays n’est plus à démontrer. C’est la raison pour laquelle je me réjouis du projet d’élaboration d’un manuel de procédures se rapportant au sujet », a-t-il dit, ajoutant qu’en ce qui concerne le déploiement de la TNT, il le trouve incontournable, même si chaque pays s’y prend selon ses moyens. En outre, le Premier ministre a assuré de la disponibilité du gouvernement à accompagner le nouveau bureau dans l’accomplissement du mandat qui lui a été confié.
Auparavant, Ibrahim Sy Savané, président de la Haute autorité de la communication audiovisuelle de la Côté d’Ivoire, avait attiré l’attention sur la nécessité d’agir vite et bien. «La médiasphère mondiale n’a jamais été autant chahutée et l’ampleur des bouleversements à tendance à décourager même les plus opiniâtres des régulateurs. Pourtant, c’est précisément pour cette raison qu’il nous faut continuer à réfléchir et agir ensemble », a-t-il plaidé. Selon lui, réguler est une mission noble tant qu’elle se fait avec discernement et pédagogie.
Cheick M. TRAORé
L’Essor