Entre le 17 et le 20 mai dernier, la Section de la Réforme du secteur de la sécurité, du désarmement, de la démobilisation et de la réintégration (RSS-DDR) de la MINUSMA a appuyé le Secrétariat permanent de la lutte contre la prolifération des armes légères et de petits calibres (ALPC), dans l’organisation de deux ateliers de sensibilisation réalisés successivement, les 17 et 18 mai à Mopti, et les 19 et 20 mai, à Ségou.
Au moins une centaine de membres d’associations et d’organisations de transporteurs, de chasseurs traditionnels et de fabricants d’ALPC, ont pris part à ces deux ateliers distincts qui ont porté sur les dangers des armes, ainsi que sur les législations en matière d’ALPC au Mali.
Selon Alassane KONE, vice-président de l’Association des fabricants d’Armes à Feu à Canon Lisse (AFAFCL), il s’agit de faciliter l’accès pour les fabricants d’armes artisanales des régions du Centre, à des formations professionnelles en les orientant vers d’autres activités licites.
L’appui de la MINUSMA à ce programme s’inscrit dans le cadre de sa mission de contribution à la réforme du secteur de la sécurité, du désarmement, de la démobilisation et de la réintégration. Ceci, en vue de garantir la sécurité humaine, à travers la fourniture, par les institutions de sécurité, des services adéquats, efficaces et efficients à la population. Cela concerne également l’appui aux efforts visant la protection des civils et la réduction des violences intercommunautaires, dont les plus meurtrières se sont déroulées dans les régions du Nord et du Centre du Mali.
Pour le Capitaine Djibrilla MAÏGA de la Gendarmerie malienne, détaché au sein du secrétariat permanent de lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre, « la lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre constitue aujourd’hui un des piliers centraux pour la stabilité, et nous avons un partenariat franc et fécond avec la MINUSMA qui appuie nos efforts en faveur de la réforme du secteur de la sécurité ».
Depuis le 22 mars 2021, le Mali s’est doté d’une nouvelle loi portant régime général des armes et des minutions du pays. Ce texte doit permettre de lutter efficacement contre la fabrication et les trafics illicites, ainsi que la prolifération des armes légères et de petit calibre. Pour sa part, Ousmane KORNIO, Consultant sur la question de lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre, a expliqué que cette nouvelle loi est en conformité avec les instruments internationaux, ainsi qu’avec ceux en vigueur dans la région ouest-africaine, à savoir le Protocole sur les armes à feu, ainsi que la Convention de la CEDEAO, sur les Armes Légères et de Petit Calibre (ALPC).
Ainsi, à Mopti comme à Ségou, ces ateliers ont servi de cadre pour renforcer les capacités des transporteurs, chasseurs traditionnels et des fabricants d’armes artisanales sur les législations nationales en matière de détention, de fabrication, de port et d’utilisation d’armes, ainsi que sur les conventions de la CEDEAO (Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest) et le Traité sur le Commerce des Armes (TCA).
Au-delà de la prise de conscience et de l’implication des transporteurs, des chasseurs traditionnels et des fabricants d’armes artisanales dans la lutte contre la prolifération des ALPC, que ce programme de sensibilisation veut susciter, il a permis d’identifier des corps de métiers pour leur reconversion. Au total, dans les deux régions de Mopti et Ségou, neuf domaines, à savoir la plomberie, la métallurgie, la soudure et la menuiserie, ont été identifiés. À long terme, ce programme devra permettre de procéder également à la mise en place de comités de paix composés de ces corps de métiers, en vue de renforcer leur collaboration avec les Forces de défense et de sécurité maliennes.
Source: MINUSMA