Le ministère des Reformes Institutionnelles et des Relations avec la Société Civile a organisé la première édition du symposium sur les reformes politiques et institutionnelles au Mali afin d’échanger sur les réelles préoccupations de la nation malienne, d’examiner et d’identifier les forces et faiblesses du fonctionnement démocratique et de poser les jalons d’une réforme en mesure de répondre aux aspirations des Maliens. Du 14 au 16 Novembre 2019 à l’hôtel Radisson, les experts maliens ont passé au crible les maux qui constituent des freins à notre système tout en dégageant des pistes et solutions pour aboutir à des réformes prenant en compte nos réalités socioculturelles.
Du 14 au 16 Novembre 2019, des experts maliens sous l’égide du président du symposium Adama Samassekou, de l’organisation internationale de la francophonie et du National Democratic Institut (NDI) ont épluché le système démocratique malien tout en posant les jalons d’une innovante reforme répondant aux aspirations des maliens. Le Président du symposium Adama Samassekou a indiqué que ce symposium a été le lieu par excellence d’identification d’une expertise nationale certaine et de mettre sur la table des pistes de solution et de réflexion à exploiter à la fois pour le chantier des réformes à venir mais déjà dans le cadre du Dialogue national inclusif. Il a conseillé que la dynamique de la réflexion partagée ne s’estompe pas au institutionnelle aux questions politiques, sociales et culturelles avant d’expliquer que les échanges ont été francs, constants et conviviaux portés par un esprit de construction. Il est persuadé que la première des reformes doit être celle de l’homme malien lui-même. Travailler sur nos institutions sans border la question vitale de la nécessaire émergence du citoyen malien nouveau, n’est que peine perdu car, on le sait les institutions ne valent que par les hommes qui les animent, soutient-il. Le ministre des réformes institutionnelles et des relations avec la société civile a souligné que c’est trois principaux enseignements qui ont retenu son attention durant ces trois jours de travaux à savoir la consultation et l’implication des populations dans le processus des reformes politiques et institutionnelles ; la consolidation des valeurs et principes démocratiques de l’Etat de droit ; la prise en compte de nos réalités socioculturelles et des principes universels régissant la gouvernance démocratique y compris les engagements nationaux, régionaux et internationaux. « Nous sommes aujourd’hui dans un monde caractérisé par la pluralité des cultures et l’exigence du respect des normes et valeurs universelles des droits de l’homme, de la démocratie, de l’Etat de droit et de la paix. Notre pays doit s’ouvrir au monde tout en gardant les valeurs fondatrices de notre vivre ensemble : le respect de la personne humaine et du bien public, le respect de la parole donnée, la diversité culturelle, le dialogue entre tous les citoyens sans discrimination fondée sur le sexe, la langue, la religion, l’ethnie ou la culture» a-t-il développé avant de prendre l’engagement de transmettre les conclusions et les recommandations du symposium aux hautes autorités du pays. Le Représentant de l’Organisation Internationale de la Francophonie Saidou Kane a montré que l’expérience malienne n’a pas besoin d’une expertise nationale. « On vit dans un milieu où les valeurs d’autres s’imposent à nous. Les recommandations issues du symposium seront mises en œuvre dans un délai très court. L’accompagnement de la francophonie ne fera jamais défaut », a-t-il rassuré. Signalons que des recommandations ont été formulées comme : la moralisation des dépenses des campagnes ; la prévision d’un délai suffisant entre les deux tours des élections présidentielles ; de faire un découpage électoral à terme ; de revoir les modalités de désignation des membres de la cour constitutionnelle, de trouver une solution à l’instabilité gouvernementale ; de rationnaliser les portefeuilles ministériels ; de lutter contre la transhumance politique qui décrédibilise la classe politique ; de créer plus de juridictions pour rapprocher la justice des justiciables, renforce l’indépendance de la justice etc.).
Moussa Samba Diallo
Source: Le republicain mali