Lancé le mercredi dernier dans un hôtel de la place, le projet «Bâtir une approche inclusive de relance post Covid-19, de sortie de crise et de réformes de la gouvernance au Sahel » est inspiré de la nécessité de renforcer les systèmes et les structures offrant aux femmes les moyens d’être des actrices essentielles dans la gouvernance et les transitions politiques. Financé à environ 750 millions de Fcfa par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), ce projet intervient au Mali, au Burkina Faso, au Niger et en Côte d’Ivoire.
Il émane de l’initiative conjointe du Réseau ouest-africain pour l’édification de la paix (Wanep), de la Cedeao et du PNUD. La cérémonie de lancement a enregistré la présence de la vice-présidente de la Cedeao, Mme Finda Koroma, du directeur exécutif de Wanep, Dr Chukwuemeka Eze et du Haut représentant de la Mission de l’Union africaine pour le Sahel et le Mali (Misahel), Pierre Buyoya. D’autres personnalités ont participé à cette rencontre par visio-conférence, notamment l’envoyée spéciale de l’Union africaine (UA) pour les femmes, la paix et la sécurité, Mme Bineta Diop.
Pour les participants, si la gouvernance inclusive est renforcée et que les considérations socio-économiques sont prioritaires pour les groupes vulnérables au niveau national, alors la résilience communautaire sera plus durable. Aussi, la paix et le développement seront consolidés et la cohésion sociale au Sahel et dans l’ensemble de la Cedeao sera maintenue. « Les femmes devraient être activement engagées dans les processus de prise de décision, participer aux transitions politiques et dans les processus de réconciliation nationale », a estimé le directeur exécutif de Wanep. Chukwuemeka Eze a également insisté sur l’implication des femmes dans le processus de paix dans notre pays et dans la gestion du processus de la Transition en cours.
De son côté, la vice-présidente de la Cedeao dira que la participation des femmes, sur un pied d’égalité avec les hommes, à tous les aspects de la paix et de la sécurité est fondamentale pour la gouvernance et le développement durable dans la sous-région. Pour elle, ce projet vient à point nommé car représentant un effort significatif en faveur d’une participation des femmes aux initiatives de rétablissement de la paix au Sahel.
Déplorant la faible représentation des femmes dans les sphères de prise de décision, l’envoyée spéciale de l’UA pour les femmes, la paix et la sécurité a souligné la nécessité d’appliquer et de renforcer les mécanismes régionaux et continentaux pour une participation efficace des femmes à la gouvernance politique et aux transitions en cas de crise au Sahel.
Selon Mme Bineta Diop, la participation des femmes au leadership est essentielle pour garantir une bonne gouvernance ainsi que la réalisation des aspirations de l’agenda 2063 de l’Organisation panafricaine et les objectifs de l’agenda 2030 des Nations unies. Elle a, par ailleurs, souhaité que les femmes prennent part des décisions du devenir du Sahel conformément à la résolution 1325 des Nations unies.
Bembablin DOUMBIA
Source : L’ESSOR