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Réforme de la NSA : sécurité et protection de la vie privée au coeur du débat

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Barack Obama dévoile ce vendredi 17 janvier au soir sa réforme de la NSA. Le rapport d’audit diligenté par la Maison Blanche après les révélations d’Edward Snowden a été rendu public en décembre 2013. Les experts préconisent une réforme de fond comme la nomination d’un civil à la tête de l’agence de renseignements, plus de transparence, et la conservation des données recueillies par les opérateurs téléphoniques privés. Le président des Etats-Unis a pris son temps pour annoncer ses décisions. Il lui revient la lourde tâche d’assurer la sécurité du pays tout en préservant la vie privée des citoyens.

Avec notre correspondante à WashingtonAnne-Marie Capomaccio

Et à cette équation sécurité-vie privée difficile à résoudre s’ajoute la confiance à rétablir : confiance des Américains dans leur administration et leurs services de renseignements, confiance des pays alliés aussi, car il ne faut pas oublier que les révélations d’Edward Snowden ont grippé les relations avec l’Allemagne par exemple, lorsqu’on a appris que le téléphone portable de la chancelière allemande était écouté, ce qui n’a jamais été admis.

Sécurité et protection de la vie privée des Américains au coeur du débat

Les Américains sont arc-boutés sur la protection de leur vie privée, mais, parallèlement, ils attendent que la sécurité nationale soit assurée. Les services de renseignements font jouer tous leurs réseaux pour expliquer que sans les écoutes, sans la conservation des données, et sans le secret dans lequel ils travaillent, cette mission est impossible, et que les Etats-Unis risquent, pour caricaturer, un nouveau 11-Septembre.

Le président des Etats-Unis, d’après les informations qui circulent, devrait ordonner la limitation du stockage des données personnelles ; mais, concernant l’idée de confier ces métadonnées à des opérateurs privés, on sait que cela n’est pas possible car les compagnies téléphoniques ne veulent pas de cette responsabilité. Elles l’ont fait savoir. On entend également parler de la nomination d’un avocat qui représenterait les citoyens américains auprès de la NSA et de la cour qui traite les dossiers de renseignements.

Lobbying

Depuis que Barack Obama est en possession du rapport d’experts, les groupes de pression se sont activés pour faire valoir leur point de vue auprès du président. Les faucons souhaitent que la NSA conserve ses prérogatives. L’argument est la sécurité nationale. Dans une guerre qui ne dit pas son nom et avec des ennemis qui emploient des méthodes peu orthodoxes, il n’y a pas d’autres solution, c’est l’avis du sénateur républicain Lindsey Graham : « C’est une situation inhabituelle, il n’y a pas de capitale à conquérir, nous nous battons contre une idéologie. Et si nous comprenons tous que pour l’ennemi, mourir n’est pas un souci, nous devons les frapper avant qu’ils ne nous atteignent ».

Pour les experts, la culture du secret n’est pas une solution. On doit pouvoir assurer la sécurité du territoire national sans violer la vie privée des citoyens. La transparence est essentielle dans la réforme à venir. Peter Swire : « Nous nous sommes aperçus que nous conduisions le premier audit depuis 50 ans. Et ce manque de transparence, et la très longue période de secret, nous a vraiment préoccupés ».

A ce stade, personne n’est satisfait de ce qui se prépare, les associations qui militent pour la protection de la vie privée et souhaitaient un éclatement de la NSA, expliquent déjà que Barack Obama n’a pas eu le courage de prendre les mesures radicales qui s’imposent. Dans le camp opposé, on estime déjà que toute décision sera une brèche dans la sécurité nationale.

■ Retour sur les raisons de la réforme de la NSA

Ce vendredi, Barack Obama dévoile donc officiellement la réforme des programmes américains d’espionnage. Cette réforme répond à l’inquiétude grandissante de la communauté internationale suscitée par les révélations d’Edward Snowden de juin dernier. C’est l’ancien employé de la NSA, aujourd’hui réfugié en Russie, qui avait fait connaître au grand public l’ampleur du système de surveillance, dont le cœur est la très controversée Agence nationale de sécurité, la NSA.

Les documents publiés par Edward Snowden ont révélé que la NSA collectait en masse les données laissées par des millions d’internautes. Mais que l’agence de sécurité ciblait également les communications des chefs d’Etats et de gouvernement. Ce sont notamment les écoutes des téléphones portables de la présidente brésilienne Dilma Rousseff et de la chancelière allemande Angela Merkel qui ont suscité un certain malaise à la Maison Blanche. Et contraint le président américain à réagir.

Il ne faut pas s’attendre, avec cette réforme de la NSA, à une révolution, mais plutôt à des changements cosmétiques. Pas question, par exemple, de toucher au programme Prism, qui assure la surveillance des communications échangées sur des services comme Google Facebook ou Youtube. Selon le président, ce programme est un outil important pour prévenir les complots terroristes. Pourtant, il y a six ans et demi, un certain sénateur et candidat à la présidence nommé Barack Obama avait vivement critiqué le gouvernement Bush sous lequel les Etats-Unis seraient, selon lui, devenus un Etat espion hors de contrôle.

rfi

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