À l’issue du premier tour de la présidentielle organisée en juillet-août 2018, le candidat-président Ibrahim Boubacar Keïta est arrivé en tête avec 1.331.132 voix, contre 1.861.017 voix pour l’ensemble des candidats de l’opposition, selon les résultats communiqués le 3 août 2018. En effet, sur un total de 8.000.462 d’électeurs inscrits, 4.584.244 n’ont voté ni pour les candidats de l’opposition ni pour le président sortant. Ce qui signifierait que 6.445.261 d’électeurs n’ont pas accordé leur confiance au président Ibrahim Boubacar Keïta malgré les moyens financiers colossaux dont il disposait en plus de l’appareil d’État.
En moins d’une année de sa difficile réélection, un président de la République certes légal, mais illégitime, qui n’a pu encore organiser les législatives ne peut pas prétendre mobiliser l’ensemble des électeurs inscrits en vue d’assurer une victoire pour le « OUI » lors du référendum, à moins qu’il n’utilise la répression contre ses éventuels opposants et la fraude.
Ensuite, en prenant le soin de décortiquer les suffrages obtenus par les différents candidats signataires de l’accord politique du 2 mai 2019 et qui se sont engagés à soutenir la mise en application de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger dans sa version actuelle, on se rend à l’évidence que la victoire du OUI devient encore plus incertaine.
Enfin, en tenant compte d’autres facteurs tels que l’insécurité grandissante au Nord/Centre et l’inaccessibilité de certaines zones du Sud en période de pluies afin de battre campagne, on se pose bien la question de savoir si les leaders politiques de la majorité présidentielle pourront mobiliser les 2/3 des 8 millions d’électeurs inscrits en faveur du OUI.
Le temps nous apportera beaucoup plus de précisions…
Sambou Sissoko
Source: Le Démocrate