Les observateurs de la scène politique suivent avec une attention particulière l’évolution des dossiers du maire de la Commune I Mamadou B. Kéita et celui de la Commune II Cheick Abbas Niaré. Respectivement accusés d’avoir engagé des recrutements massifs et fait des attributions illégales de parcelles. La réaction du gouverneur Ami Kané, qui a réagi avec promptitude dans le dossier de la Commune VI, se fait toujours attendre.
Après le phénomène de libération des voies publiques de la capitale, la patronne de l’exécutif de Bamako, Ami Kane, s’était engagée sur un autre front. Celui de faire régner l’ordre et la transparence dans les mairies de Bamako.
Cette mesure de transparence a commencé par des lettres d’explications aux maires des Communes II et VI pour les mêmes raisons, hormis un seul point. C’est ainsi que Alou Coulibaly a été suspendu le 24 janvier dernier. Mais, en Commune II, où le maire a engagé 5 agents militants du parti au pouvoir (le Rassemblement pour le Mali), il n’a pas été inquiété une seule fois.
Tout est parti le 10 mars 2017. Le maire de la Commune II a pris une décision interdisant toute construction dans la zone industrielle. Sept mois après, le 10 octobre 2017, il prend une nouvelle décision pour l’attribution d’une partie de cette zone à des personnes dont les enfants de certains conseillers, son fils Oumar Niaré.
En plus du maire de la Commune II, Mamadou Keita de la Commune I a recruté 19 personnes au mépris de l’avais du Conseil communal. Une violation en la matière puisque le recrutement d’une dizaine d’agents à la mairie nécessite forcément l’avis du conseil. Ces deux maires n’ont reçu aucun blâme du gouverneur. Pourtant, leur excès de pouvoir est décrié partout. Pourquoi Ami Kane ne réagit-elle pas ?
En tout cas, la population attend du gouverneur du district de Bamako la suspension du maire de la Commune II et une mise en examen du maire, de ses conseillers complices et du géomètre ayant effectué ce morcellement. Et le gouverneur du District doit agir, à moins qu’elle ne soit en complicité avec les maires puisqu’elle a été ampliateur des décisions.
Drissa Tiéné
Source: Le Débat