Une délégation, composée de plusieurs chefs de missions diplomatiques et fonctionnaires de haut niveau, s’est rendue à Tombouctou le 8 avril pour visiter les chantiers de reconstruction des mausolées situés au « Cimetière des Trois Saints ». Organisée par le bureau de l’UNESCO à Bamako, en partenariat avec le ministère de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme et la MINUSMA, la visite était placée sous l’égide de David Gressly, le représentant spécial adjoint du Secrétaire général pour la MINUSMA.

Parmi les officiels, figuraient également les ambassadeurs d’Afrique du Sud, du Maroc, de l’Union européenne, les directeurs pays de l’USAID et de la Banque mondiale, ainsi que les représentants de la Coopération suisse au Mali, de l’Allemagne et de la France.
Après une brève visite du monument Al-Farouk, détruit en novembre 2012 par les groupes armés, la délégation s’est rendue au « Cimetière des Trois Saints » où les diplomates ont pu discuter avec les équipes de supervision technique des chantiers et mesurer l’état d’avancement actuel des mausolées Cheick Sidi Ben Amar, Cheick Sidi Al Taouati et Cheick Sidi El Mikki.
Symboliquement, les visiteurs ont eu l’occasion de contribuer aux travaux de reconstruction par la pose d’une pierre des murs du mausolée El Mikki. Ils ont ainsi pu témoigner de leur solidarité avec les communautés de Tombouctou et exprimer leur soutien aux efforts de l’UNESCO et du gouvernement malien dans le cadre de ce projet de réhabilitation conjoint.
Sous la conduite de l’imam Ben Essayouti, la visite s’est ensuite poursuivie à la Grande mosquée de Djingareyber, avec pour couronnement une photo de groupe en faveur de la campagne globale de sauvegarde du patrimoine lancée par l’UNESCO et intitulée #Unite4Heritage. La dernière étape a été la visite de la bibliothèque de manuscrits Al-Imam Essayouti, réhabilité par un projet à impact rapide (QIP) de la MINUSMA.
Hormis la visite des différents sites, la délégation a également pu s’entretenir avec le gouverneur de la Région de Tombouctou, Adama Kansaye, et l’imam Ben Essayouti de la sauvegarde du patrimoine culturel endommagé de la ville mythique et de son développement futur.
Rappelons qu’en 2012, 14 des 16 mausolées du patrimoine mondial avaient été détruits par les groupes armés. La folie destructrice avait débuté en avril juste après l’occupation de la ville. Des hommes armés avaient alors endommagé à coups de pioches et de burins le célèbre monument Al-Farouk (Cheval Blanc) qui se dresse sur la place de l’Indépendance. Quelques mois plus tard, les Tombouctiens furent surpris au lendemain de la fête de la Tabaski de voir une dizaine d’hommes armés saccager le reste du monument. Cette fois-ci, ce fut sous les coups de boutoir d’un bulldozer d’une entreprise de construction que le monument fut rasé. Entre-temps, les obscurantistes s’en étaient pris aux mausolées.
La présente mission à titre informatif était essentielle pour les partenaires techniques et financiers du projet de réhabilitation car s’inscrivant aussi dans le cadre de la dernière phase de reconstruction de ces monuments. Selon le planning des travaux, ceux-ci devraient être entièrement reconstruits avant juillet 2015.

(Source : UNESCO)

source : L Essor