Pour aider le gouvernement du Mali dans son laborieux combat pour la réconciliation nationale et le retour définitif de la paix dans notre pays, l’Association malienne des Droits de l’Homme (AMDH) veut jouer toute sa partition. Mais comment donner un coup de fouet au processus qui démarre à pas de tortue. Ses responsables sont et demeurent convaincus qu’ une justice transitionnelle se dresse comme étant le passage obligé dans la quête à recoudre le tissu profondément déchiré par la grave crise sécuritaire du nord.
Du coup, ils se battent aujourd’hui pour se donner les moyens de leurs ambitions en balisant le terrain à travers la formation de ses militants. Objectif : renforcer leur capacité à faire des plaidoyers en faveur du respect des droits fondamentaux de toutes les personnes affectées par la crise inédite. L’atelier de formation intitulé « Soutien au processus de justice transitionnelle et de la réconciliation nationale pour la promotion de la paix, des droits de l’Homme et la consolidation de la démocratie au Mali » concerne les militants de l’association des 8 régions du Mali et le District de Bamako. Le But recherché est d’atteindre tous les acteurs et les cibles possibles. La cérémonie d’ouverture des travaux s’est déroulée, le mercredi 24 septembre 2014 au siège de l’association, sous la présidence du représentant du ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Modibo Poudiougou.
Dans son intervention liminaire, le président de l’AMDH, Me Moctar Mariko a rappelé les exactions commises par les groupes armés dans les régions du nord. Selon lui, cette crise a sérieusement heurté toutes les sensibilités humaines par des exécutions sommaires, des viols massifs, des amputations… Pour ces raisons, explique-t-il, les mécanismes de réconciliation doivent nécessairement s’appuyer sur l’écoute de toutes les victimes et la garantie de leurs droits à la justice, à la vérité et à la réparation. Avant de dire que l’atelier vise à contribuer au processus de paix et de réconciliation nationale en promouvant la culture de la paix et de l’acceptation de l’autre, la lutte contre l’impunité et la consolidation de l’Etat de droit.
Même son de cloche pour le représentant du ministre de la Justice qui dira que la justice est indispensable dans la paix et la réconciliation. «Sans cette justice, les victimes des violations des droits de l’Homme seraient isolées et il y’aura toujours des frustrations », a-t-il dit avant d’assurer son auditoire que son département ne ménagera aucun effort pour qu’elle soit.
Youssouf Z KEITA