Arrivé en tête avec une soixantaine de députés en attendant la proclamation des résultats par la Cour Constitutionnelle, le Rassemblement Pour le Mali (Rpm) est en train de viser une majorité absolue « relative » avec des partis faiblement représentés à l’Assemblée Nationale.
Pour l’heure, l’opposition a du mal à se faire une place de choix. Quelle sera la composition de l’opposition ? Toute la question est là. Les « grands partis« , notamment l’Adema et l’Urd, sont pour le moment supposés être dans l’opposition parlementaire. Or, il se trouve que ces deux partis n’ont pas pu obtenir 40 députés en tout. Comment pourront-ils alors faire face à la grande majorité parlementaire composée du Rpm et partis sans grande identité ?
COMMENT ÉVITER UNE ASSEMBLÉE MONOCOLORE ?
Après les résultats du second tour des législatives, on constate qu’il y a peu de contestations de la part des candidats malheureux, exceptés dans certaines circonscriptions à l’instar des Communes I et V du district de Bamako, le cercle de Sikasso, Gourma Rharouss. C’est dire qu’il est fort probable que la plupart des résultats livrés par le Ministère de l’Administration Territoriale soient confirmés cette semaine par la Cour Constitutionnelle.
Ainsi, avec cette nouvelle donne, nous serons dans un système où le parti au pouvoir déciderait tout seul concernant la gestion des affaires de l’État. Car déjà on estime à près de 100 députés qui sont prêts à composer avec le Rpm, pourvu qu’ils soient dans le rétroviseur du président de la République.
En effet, la majorité des hommes politiques maliens qui ont participé à l’animation de l’opposition sous Alpha Oumar Konaré, notamment au moment où IBK était Premier ministre (entre 1994 et 1999), ne souhaitent plus être opposants à cet même homme qui, cette fois-ci, se trouve au pouvoir.
Des marcheurs réprimés sévèrement; des religieux bastonnés; des hommes politiques, présidents de partis, emprisonnés; des étudiants arrêtés: tels ont été quelques unes des sanctions que le Premier ministre IBK n’a pas hésité à infliger aux opposants. D’où la peur bleue au sein des partis qui doivent animer ladite opposition.
Il faut dire que même si une opposition se dessinait, elle ne pourrait pas contrer les décisions du Rpm et alliés. Un véritable gâchis pour la démocratie malienne.
Kalifa DANIOKO