Il s’agit d’un partenariat mondial de recherche agricole qui aura plus d’impact et deviendra plus efficace en fonctionnant comme un système plutôt qu’en 15 organisations distinctes
Les consultations nationales du Mali sur l’intégration des sites du CGIAR se sont ouvertes hier dans les locaux d’ICRISAT-Mali. Le Consortium des centres du groupe consultatif de la recherche agricole internationale (CGIAR) est un partenariat mondial de recherche agricole qui travaille à la réduction de la pauvreté, l’accroissement de la sécurité alimentaire, l’amélioration de la santé et de l’alimentation des populations. « Assurer une gestion plus durable des ressources naturelles » fait également partie des activités auxquelles s’emploie le CGIAR.
Les travaux ont démarré en présence de nombre de professionnels du développement rural dont le Dr. Ramadjita Tabo, le directeur-Afrique de l’ouest et du centre de l’Institut international de recherche sur les cultures des zones tropicales semi-arides (ICRISAT). L’on enregistrait aussi la présence du directeur scientifique de l’Institut d’économie rurale, Ibrahima N’diaye, et celle de David Yenkel, le représentant de l’USAID.
La recherche effectuée dans le cadre de la première génération des programmes du CGIAR a débouché sur un grand nombre de nouvelles technologies et d’améliorations de pratiques agricoles, notamment des variétés plus productives et plus résistantes. Une étude indépendante simulant l’impact des programmes du CGIAR a peint un scénario contrefactuel de ce que le système alimentaire mondial aurait été sans la recherche du CGIAR : une production alimentaire mondiale inférieure de 4 à 5 % ; une production alimentaire des pays en développement qui aurait été inférieure de 7 à 8 % et des prix mondiaux des produits alimentaires et des céréales fourragères qui auraient été plus élevés de 18 à 21 %, et entre 13 et 15 millions d’enfants sous alimentés dans le monde .
L’impact du CGIAR est donc prouvé, à en croire Ramadjita Tabo. « Mais des consortiums continuent d’explorer des voies et moyens d’optimiser celui-ci au bénéfice des petits exploitants agricoles du monde entier. Une des voies conduisant vers cette optimisation est l’intégration des sites d’intervention du CGIAR », a-t-il souligné.
Les sites étaient auparavant choisis de façon indépendante par les centres, pour le travail de leurs programmes de recherche dans les pays, a expliqué Ramadjita Tabo. Le consortium a proposé une révision globale et la rationalisation du nombre d’emplacements et de l’échelle des sites sur le terrain. Le système du CGIAR aurait plus d’impact et deviendrait plus efficace en fonctionnant comme un système plutôt qu’en 15 organisations distinctes. Une dimension clé dans l’intégration accrue entre les programmes de recherche sera l’amélioration de la coordination et de la collaboration au sein d’entités géographiques avec un mécanisme clair pour produire des résultats suivant les priorités de développement agricole du pays.
UN PARTENARIAT SCIENTIFIQUE. Vingt pays d’intégration des sites du CGIAR ont été identifiés pour deux niveaux d’intégration. Le Mali a été identifié comme l’un de ces pays prioritaires. Cette intégration permettra de canaliser les ressources et efforts du CGIAR avec les priorités nationales.
Les consultations nationales sur l’intégration du CGIAR font partie du lancement de la deuxième génération de recherche du consortium (CRP), un ensemble de programmes de recherche intégrés, afin de contribuer plus efficacement aux objectifs et aux résultats fixés par son cadre stratégique de résultats. L’intégration des pays et des sites implique l’élaboration de plans d’intégration y compris la réalisation des consultations avec les partenaires et les intervenants comme étant une étape fondamentale dans ce processus.
Il s’agit d’un exercice majeur consistant à déterminer « comment le CGIAR en tant que consortium peut, grâce à une synergie des acteurs et des actions, contribuer davantage au développement agricole avec tous les partenaires du secteur public et privé, les organisations de producteurs, les Ong et bien d’autres ». Les présentes consultations permettront de comprendre les besoins prioritaires des utilisateurs nationaux, de comprendre comment les efforts intégrés du CGIAR peuvent compléter ceux des autres partenaires et programmes nationaux. Le développement d’un plan d’intégration des sites d’intervention des centres du CGIAR et de leur partenaire pour un meilleur impact au Mali, l’élaboration d’un plan pour suivre les progrès et l’évaluation de l’impact d’une mise en œuvre intégrée des interventions des centres du CGIAR sont aussi des objectifs visés par ces consultations.
Pour le Dr. Ramadjita Tabo, le développement des modalités de recherche des ressources pour l’exécution du plan intégré et l’élaboration des plans de communication et des mécanismes de coordination des interventions des programmes de recherche des centres du CGIAR figurent également parmi les objectifs de ces consultations nationales.
Ibrahima N’diaye a jugé que « ces consultations sont très avantageuses pour l’Institut d’économie rurale, dans la mesure où cela va contribuer au développement des synergies dans les actions de recherche qu’on va mener ensemble. Normalement le CGIAR doit être complémentaire des instituts nationaux de recherches, le fait d’être au courant, de partager, d’échanger sur ce que chaque structure doit faire dans des sites bien identifiés ensemble permet d’aboutir à des résultats probants. C’est une initiative qui permet d’intégrer nos efforts pour un même objectif, celui du développement rural. Les centres comme le CGIAR sont dans nos pays dans le cadre d’un partenariat scientifique. Si on est là dans un partenariat scientifique, nous devons aller ensemble, nous devons mettre nos efforts et nos moyens ensemble dans la mise en œuvre de nos activités de recherche. C’est à ce prix que nous arriverons à plus d’impact en mettant à la disposition des utilisateurs les résultats de nos recherches, des technologies performantes et résilientes ».
Le représentant de l’USAID a salué les efforts fournis par le CGIAR sous le leadership de Ramadjita Tabo, entre autres. Selon David Yenkel, « il existe maintenant un lien direct entre la recherche et le développement. Il y a un meilleur moyen de valoriser les centres et sites de recherches et d’assurer une diffusion à large échelle des recherches sur les nouvelles technologies et ce grâce aux financements de l’USAID ».
K. DIAKITE
Source : Essor