Le ministre des Affaires étrangères de l’Algérie, Ahmed ATTAF, a exprimé, ce mercredi 31 juillet, la première réaction officielle de son pays à la nouvelle dégradation de la situation sécuritaire dans le Nord de notre pays. S’agissant de la possibilité de l’intervention militaire de l’Algérie pour effectuer des « frappes préventives », Ahmed ATTAF l’a, sans surprise, catégoriquement écartée.
Ahmed ATTAF a aussi été interrogé sur la possibilité d’une intervention militaire algérienne maintenant que les combats se déroulent à ses frontières.
Le chef de la diplomatie algérienne n’a pas cité directement les derniers combats. Il a évoqué d’une manière globale le « retour de la guerre civile » au Mali.
Attaf a rappelé les mises en garde de l’Algérie lorsque les autorités maliennes se sont retirées de l’accord de paix d’Alger, en janvier dernier.
Dans sa réaction à la décision des autorités maliennes, l’Algérie, rappelle son chef de la diplomatie, avait insisté sur le fait qu’il n’y a pas de solution militaire au conflit au Mali et que « la solution ne peut être que politique ».
Elle avait aussi souligné que parmi les avantages de l’accord d’Alger, c’est qu’il a « préservé la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’unité nationale du Mali, et que l’abandon de cet accord va porter préjudice à tous ces acquis ».
L’Algérie avait dit à la même occasion qu’elle « ne peut pas tourner le dos à ce qui se passe dans la région du Sahel, parce que la sécurité et la stabilité de la région, c’est notre sécurité et notre stabilité ».
« Tout ce que nous redoutions est devenu maintenant une caractéristique de la région du Sahel, c’est-à-dire le retour de la guerre civile contre laquelle nous avons mis en garde », a déploré Ahmed Attaf ce mercredi.
Néanmoins, il a assuré que, malgré tout, l’Algérie demeure « concernée, attentive et préoccupée par ce qui se passe au Sahel ».
« Nous avons suffisamment de bonnes intentions, de disposition politique et de volonté politique qui nous rendent forts et qui nous incite à toujours contribuer à tout ce qui sert la sécurité, la stabilité et la paix dans la région », a affirmé le ministre algérien.
S’agissant de la possibilité de l’intervention militaire de l’Algérie pour effectuer des « frappes préventives », Ahmed Attaf l’a sans surprise catégoriquement écartée.
« Toute notre politique et toute notre diplomatie s’opposaient à ces concepts de guerre préventive et de guerre préemptive. Parce que ce sont des concepts coloniaux. Notre pays ne peut pas adopter avec une telle facilité, une telle spontanéité de tels concepts stratégiques auxquels nous nous sommes opposés », a-t-il clairement tranché.
Par Abdoulaye OUATTARA