La demande a été accompagnée par un bordereau d’envoi signé par le 1er Avocat général près la Cour suprême du Mali. Ledit document, nous informe-t-on, atteste officiellement de la transmission du dossier au parlement.
Qui est ce député dans le viseur du procureur anti-corruption ?
Pour le moment, on ne saurait dévoiler l’identité du député en question par respect au principe de la non violation de l’instruction du dossier. Nos sources nous indiquent cependant qu’il s’agirait d’un député très haut placé dans les instances du Rassemblement pour le Mali (RPM), le parti au pouvoir et qui se trouve aussi être très proche du président de la République Ibrahim Boubacar Keïta. Selon les mêmes sources, Bakary Togola aurait fait beaucoup de révélations en dénonçant toutes les personnalités avec lesquelles il a utilisé les fonds détournés tout au long de la dernière campagne électorale pour soutenir le candidat IBK.
Le Procureur Mamoudou Kassogué du Pôle économique et financier qui a déjà inculpé Bakary Togola et certains de ses proches collaborateurs dans cette affaire et décerner mandat de dépôt contre ces derniers veut aujourd’hui étendre son champ d’investigation contre toute personne dont le nom a été cité dans cette sombre affaire. D’où la demande de levée de l’immunité parlementaire dudit député considéré à tort ou à raison comme un cacique du parti au pouvoir.
D’autres personnes seraient également visées par le Procureur anti-corruption.
Bakary Togola est en détention préventive depuis le 13 septembre dans le cadre d’une enquête portant sur le détournement de près de 10 milliards de francs CFA. De l’agriculture à la politique, l’homme, devenu incontournable dans le secteur du coton malien, est accusé d’être au centre d’un système de corruption dont les ramifications pourraient s’étendre au monde politique.
Au total, ce sont 9,462 milliards de francs CFA qui auraient été détournés entre 2013 et 2019. Une somme ponctionnée sur un budget de 13,431 milliards mis à la disposition de la Confédération des sociétés coopératives des producteurs de coton du Mali (C-Scpc) par la Compagnie malienne pour le développement du textile (Cmdt). Cet argent était destiné à la formation et la mise à niveau des membres de 7 700 coopératives de cotonculteurs sur la période concernée.
Birama FALL
Source: Le Prétoire