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RDC: les forces de sécurité ont tiré sur des jeunes «désarmés», selon le pasteur Joseph Mukungubila

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En République démocratique du Congo (RDC), les attaques survenues ce lundi 30 décembre à Kinshasa, Lubumbashi et Kindu ont été conduites par des jeunes qui se réclamaient du pasteur Joseph Mukungubila. Ce dernier, joint par RFI, affirme que ses disciples étaient « désarmés » et qu’ils voulaient protester, après des attaques qui auraient visé la maison d’un dignitaire de son église et sa résidence à Lubumbashi. Selon le dernier bilan des autorités, plus de 70 assaillants ont été tués. L’armée assure avoir repris le contrôle de la situation.

Tout a commencé dans la capitale. Les trois attaques de Kinshasa ont été les premières et les plus impressionnantes, avec notamment une prise d’otages, en direct, à la télévision nationale, avant que le signal ne soit coupé par les autorités. On voyait les deux présentateurs de l’émission « Le Panier » menacés par des jeunes gens munis d’armes traditionnelles qui se revendiquaient du pasteur Joseph Mukungubila. Originaire du Katanga, le pasteur Mukumgubila est un ancien candidat à la présidentielle de 2006 qui se fait aujourd’hui appeler le « prophète de l’éternel ».

Cette prise d’otage à la RTNC et la police qui a donné l’assaut a créé la panique dans la grande tour de la Radio et télévision nationale. « Une scène de guerre en pleine ville », explique un témoin, contacté par RFI, qui dit avoir vu, après l’assaut, dans la cour, les corps de jeunes gens, tous en t-shirts blancs.

Ca tire à la RTNC et ça tire, au même moment, près de l’état-major général de l’armée et de l’aéroport que deux autres groupes auraient attaqués. A l’aéroport, les avions restent cloués au sol. Selon des témoins, la carlingue de l’un d’eux est même perforée par des tirs et un passager, au moins, aurait été blessé.

Du coup, toutes les compagnies aériennes ont suspendu leurs vols nationaux et internationaux depuis l’aéroport international de Kinshasa.

Troubles à Kindu

A Kindu, dans la province de Maniema, c’est la base militaire de l’aéroport qui a été prise d’assaut. Cette attaque aurait été menée par un certain Kaizar qui portait, selon des témoins, un t-shirt mentionnant « Joseph Mukungubila ». La base a été occupée pendant quelques heures jusqu’à la riposte des forces de sécurité. RFI a recueilli le témoignage d’un habitant de Kindu. « Nous avons de la famille à Kinshasa. On nous a appelés et, peu de temps après, c’était Kindu. Il y a eu des coups de feu qui se sont intensifiés vers midi. Il y a eu des tirs d’obus, de lance-roquettes au niveau de l’aéroport. C’est à ce moment-là que la population a paniqué. Les gens se sont vite retirés et tout le monde est rentré chez soi », a précisé ce témoin qui fait état également des principales revendications des assaillants. « Les assaillants ont dit qu’ils n’avaient pas de problèmes avec la population et réclamaient de révoquer les officiers rwandais au sein de la police et des forces armées ».

Des jeunes « désarmés »

C’est à Lubumbashi, dernière ville où des coups de feu ont retenti et c’est également à Lubumbashi que le pasteur Mukungubila a une résidence. Les forces de sécurité ont fait mouvement vers cette résidence. A l’intérieur, des hommes en civil, toujours avec des t-shirts blancs et armés, selon les autorités. Les échanges de tirs auraient duré pendant près de cinq heures.

En fin de journée, le ministre congolais de la Défense, Alexandre Luba Ntambo, déclarait que la situation était « totalement » aux mains de l’armée et n’a pas voulu répondre à la question de savoir qui sont les assaillants, car « nous sommes en pleine investigation », a-t-il précisé.

Joint par RFI, le pasteur Joseph Mukungubila dénonce la violence des forces de sécurité face à des jeunes « désarmés ». Ces disciples auraient protesté, partout dans le pays, après des attaques, plus tôt dans la matinée de ce lundi, contre la maison d’un dignitaire de son église et contre sa propre résidence à Lubumbashi. Ces attaques de l’armée feraient suite, toujours selon le pasteur Mukungubila, à la distribution d’une lettre dénonçant « la nomination d’officiers rwandais dans les rangs de l’armée et de la police ».

Des répercutions sur Brazzaville

La situation confuse à Kinshasa n’est pas restée sans conséquences dans la ville de Brazzaville, capitale de la République du Congo située juste en face. Aucun bateau n’a assuré la traversée entre les deux capitales.

Au Beach, le débarcadère fluvial, tout s’est arrêté. Des passagers et leurs marchandises, qui venaient d’être embarqués dans un bateau du Chantier naval et transports fluviaux (CNTF) pour rejoindre la rive gauche du fleuve, ont été débarqués. Les guichets des agences de voyage et ceux des services des douanes ont vite fermé.

Un manque à gagner en cette fin d’année

Quelques vendeurs à la sauvette ou à la criée étaient encore visibles vers le début de l’après-midi, mais leur business ne leur a pas apporté ce qu’ils espéraient. Malgré la montée des eaux du fleuve en cette période pluvieuse, le trafic est resté bloqué lundi entre les deux capitales les plus proches du monde.

« C’est vraiment un manque à gagner pour nous », ont clamé des commerçants qui généralement en cette période de fêtes de fin d’année font de bonnes recettes. Ces commerçants et les cambistes qui échangent la monnaie dans la zone du Beach n’ont qu’une prière : que la situation revienne à la normale à Kinshasa et que le trafic reprenne comme à l’accoutumée.

 

Source : RFI

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