La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) a appelé lundi les fidèles à « demeurer debout et vigilants », alors qu’une nouvelle « marche pacifique » est prévue dimanche à l’appel d’un collectif catholique contre la « dictature » et pour le départ du président Kabila.
« Nous n’abandonnerons jamais notre engagement pour l’avènement d’un État de droit », a déclaré la Cenco dans un communiqué, à l’issue d’une assemblée plénière des évêques congolais.
L’épiscopat a également demandé aux autorités « d’annuler » les interdictions des marches ainsi que « les poursuites et les menaces à l’endroit des organisateurs ». Leur appel intervient à six jours de la troisième « marche pacifique » programmée par le Comité laïc de coordination proche de l’Église.
« Non à la dictature »
« Levons-nous et marchons pour dire non à la dictature », a écrit le CLC dans son appel à manifester. Interdites, les deux dernières marches du comité avaient été réprimées à balles réelles par les forces de l’ordre, faisant une quinzaine de morts selon l’Eglise, deux selon les autorités. Cinq membres du CLC sont sous mandat d’arrêt, a indiqué un juge du parquet.
L’épiscopat a aussi réaffirmé son « soutien » et sa « proximité » avec la figure emblématique du clergé congolais, le cardinal-archevêque de Kinshasa Laurent Monsengwo. Celui-ci est à couteaux tirés avec le pouvoir après des mots très durs envers le régime.
Les « machines à voter » dans le viseur
Dans cette déclaration aux tonalités très politiques, la conférence épiscopale s’inquiète de « faits très graves et des attitudes hostiles », « alors que nous sommes censés nous préparer à la tenue des élections en vue d’une alternance pacifique au pouvoir ».
Les évêques ont cité entre autres « la polémique autour des machines à voter ». Les États-Unis avaient affirmé récemment leur opposition à l’utilisation de cette machine à voter pour les trois élections prévues le 23 décembre. « Sans machine à voter, il n’y aura pas d’élections » dans les délais, avait alors répondu la commission électorale (Ceni).
Les évêques avaient parrainé un accord politique le 31 décembre 2016 prévoyant des élections fin 2017, finalement reportées au 23 décembre 2018. Dans leur communiqué, l’épiscopat a dénoncé « l’application sélective et biaisée » de cet accord, qui prévoyait aussi la libération de prisonniers politiques.
Jeune Afrique