À l’heure de rumeurs sur la commercialisation de poupées sexuelles sur le continent africain, la Zambie et le Botswana viennent d’en interdire formellement l’importation. Les « love dolls » constituent-elles une menace pour la structure sociale du continent ?
Alors que la société Xdolls vient d’ouvrir, à Paris, une maison close peuplée de poupées sexuelles – comptez 89 euros pour une prostituée de silicone –, une psychose semble avoir gagné une partie de l’Afrique : une fois de plus, les Occidentaux déverseraient, dans les pays du sud, le produit dissolu de leur imagination.
Depuis quelques semaines, à Ouagadougou, mais aussi à Douala, Abuja, Dakar ou Abidjan, une rumeur fait bouillonner les réseaux sociaux : des « poupées sexuelles » ultra-réalistes seraient en vente dans les capitales africaines. En réalité, la présumée commercialisation ne dépasse pour l’instant pas le stade du racontar…
En attendant, les commentaires vont bon train sur les réseaux sociaux. Pour les uns, le commerce de « love dolls » serait l’ultime capitulation de la morale face à des mœurs dissolues tandis que, pour d’autres, la « chosification » de la partenaire sexuelle incarnerait la marchandisation contemporaine de la femme.
Dénégations, menaces, embargos…
Quoi qu’il en soit, les responsables africains se saisissent de la tendance. Si certains ministères du Commerce affirment, comme au Burkina Faso, n’avoir octroyé aucune licence pour l’importation de sexe dolls, d’autres anticipent. Évoquant l’interdiction de posséder du « matériel obscène », les autorités zambiennes viennent de brandir la menace de l’arrestation de toute personne qui serait surprise en flagrant délit d’importation, de vente ou même d’utilisation des poupées sexuelles. C’est tout aussi clairement que les législateurs du Botswana viennent d’imposer un embargo formel sur l’importation de ce type de mannequins, rappelant également que le câlin est tout aussi coupable que la commercialisation.
Jeune Afrique