En République démocratique du Congo (RDC), la Lamuka, principale plateforme d’opposition, échangeait ce 9 décembre avec Leila Zerrougui, représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU, sur les violences dans l’est du pays après des manifestations contre la mission des Nations unies sur place.
En République démocratique du Congo (RDC), Adolphe Muzito, actuel coordonnateur de la plateforme politique Lamuka et ex-Premier ministre, ne cache pas son pessimisme concernant la grande offensive de l’armée lancée contre les groupes armés depuis plus d’un mois. « Cette rupture de confiance de la population vis-à-vis de la Monusco, vis-à-vis des institutions du pays parce que illégitimes, vis-à-vis de nos troupes, c’est une chose grave et on ne peut pas gagner la guerre dans ces conditions », estime-t-il.
Pour sa part, Leila Zerrougui, représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU en RDC, a appelé à l’implication de tout le monde – pouvoir, armée, opposition, société civile – pour reconquérir la confiance de la population et sa collaboration. Selon elle, les défis sont énormes. « Nous ne sommes plus la plus grande mission de l’ONU dans le monde, déplore-t-elle. On est dépassés par la mission du Mali, la mission du Sud-Soudan. Nous sommes classés troisième alors que nous sommes déployés dans un pays-continent ».
De son côté, Adolphe Muzito souhaite que la mission onusienne soit dotée de plus de moyens. « Il est urgent qu’on lui donne le maximum de moyens de manière à ce que la Monusco continue, plaide-t-il. Si la Monusco part, ce sera la catastrophe. Ceux qui aujourd’hui prennent prétexte pour manipuler la population, même si sa colère est réelle et légitime, voudront profiter de cette situation pour créer le chaos en RDC ». Ce plaidoyer intervient à moins d’un moins du renouvellement du mandat de la Monusco.
RFI