Chargé de la sécurité au sein du cabinet présidentiel, cet homme aussi discret qu’influent a réussi en quelques semaines à se tailler une place de choix au cœur du système Tshisekedi.
François Beya Wa Kasonga goûte peu la lumière. Nommé conseiller spécial du chef de l’État en matière de sécurité le 2 février, il n’est pas homme à s’exposer ou à se rengorger publiquement de sa propre importance. Pourtant, rares sont ceux qui, comme lui, peuvent se vanter d’avoir l’oreille du président de la République, celle de son directeur de cabinet et même celle de son prédécesseur au sommet de l’État.
Mais Beya ne tient pas à ce que l’on s’y attarde. D’un sourire poli mais sans équivoque, il décline les demandes d’interview et refuse d’être cité, même brièvement. « Il est affable et courtois, mais ce sera toujours un flic dans l’âme », résume l’un de ses proches pour expliquer la réserve de ce sexagénaire qui, en quelques semaines, est parvenu à se faire une place au cœur de la présidence congolaise.
De fait, lorsque l’on scrute les coulisses du pouvoir, on s’aperçoit que François Beya est partout. À Kinshasa, le 17 février, aux côtés de Félix Tshisekedi, lorsque Joseph Kabila rend visite pour la première fois au nouveau président à la Cité de l’Union africaine (UA). À Washington, au tout début d’avril, alors que le dirigeant congolais doit s’entretenir avec le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, et espère encore être reçu par Donald Trump.