Plus de 120 personnes tuées, plus 2000 cases brûlées depuis décembre 2017. Dans la province de l’Ituri, en particulier dans le territoire de Djugu, la situation est de plus en plus inquiétante.
Les femmes et les enfants sont les premières cibles de la violence, d’après les témoins et les sources onusiennes. Et comme les exactions sont toujours en cours, il est difficile d’évaluer l’ampleur de la crise humanitaire.
Si l’identité et les motivations des assaillants sont encore floues aux yeux des officiels, députés, acteurs de la société civile et humanitaires s’accordent sur le caractère horrible des massacres qui secouent la province de l’Ituri, en République démocratique du Congo.
Pour Fernando Arroyo, numéro deux du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha), en mission à Bunia, chef-lieu de la province, 1994 et 1996 ont été des « années très compliquées », mais il n’a pourtant jamais vu une situation pareille à celle « qu’on a vu dernièrement dans l’Ituri ».
Crise humanitaire à l’ampleur encore inconnue
Ces violences ont provoqué une crise humanitaire majeure. Ocha parle de plus de 300 000 déplacés internes et la compilation des chiffres n’est pas encore finie. De plus, les difficultés d’accès aux zones des violences ne permettent pas d’évaluer l’ampleur de la crise humanitaire.
Mercredi 7 mars encore, « un village a été brulé pas très loin du Bunia, des atrocités ont été commises sur la route », raconte Fernando Arroyo. « Il est actuellement très difficile et très dangereux de prendre la route », explique-t-il, déplorant une situation « catastrophique » à ce niveau.
Peu optimistes, les humanitaires s’attendent à ce que la crise « empire encore avant de commencer à s’améliorer » en Ituri.
Ce qui n’empêche pas la communauté humanitaire de s’organiser. Un plan d’urgence multisectoriel de trois mois a été élaboré. Il intègre essentiellement la ville de Bunia et ses alentours et ne peut couvrir que 50 000 personnes dans le besoin.
Source : RFI