De nouveaux combats ont été signalés ces derniers jours dans la préfecture de la Ouaka, dans le centre-est du pays, théâtre d’une véritable guerre de positions depuis plus de trois mois entre factions issues de l’ex-Seleka. Des affrontements violents à une soixantaine de kilomètres de Bambari, où se trouve le quartier général de l’UPC qu’une coalition FPRC-MPC veut déloger. Impossible d’établir de bilan de ces combats puisque les groupes armés maintiennent leurs pertes secrètes. Mais chacun s’accorde à dire que les combats sont très violents, d’une intensité rarement vue en Centrafrique.
Depuis plusieurs semaines, la ligne de front est quasi figée. Au nord, une coalition FPRC-MPC (Front populaire pour la renaissance de centrafrique et mouvement patriotique pour la Centrafrique), deux mouvements issus de l’ex-Seleka, qui visent Bambari. Au sud, l’UPC (Union pour la paix en Centrafrique), aussi issue de l’ex-rébellion, et qui défend ses positions pied à pied.
Ce week-end, les affrontements se sont concentrés dans les localités de Djoubissi et de Ndassima, qui a été perdue puis reprise par l’UPC. Mais les éléments de la coalition menacent : ils entreront à Bambari très bientôt pour déloger le chef de l’UPC, Ali Darassa, de la ville dont il a fait son quartier général il y a quatre ans.
Arda Hakouma est l’un des chefs militaires du FPRC. « On est actuellement à 40 kilomètres de Bambari pour rentrer à Bambari pour déloger Ali Darassa parce que Bambari est en otage », affirme-t-il.
Au sud de cette ligne de front, la Minusca a tracé une ligne rouge au-delà de laquelle elle promet d’intervenir.
« Ils sont en train de faire de la propagande »
Mais en attendant, c’est l’UPC qui tient la ligne et empêche l’avancée de la coalition vers le sud. « Ils sont en train de faire une propagande, assure Souleymane Daouda, porte-parole de l’UPC. La ville de Bambari n’est pas menacée à ce jour. Cette ligne de défense qu’on a établie est solide. Cette coalition veut la partition du pays. La position des UPC les en empêche donc ils ont jugé nécessaire de récupérer la position de l’UPC ou de pousser l’UPC par la force à se rallier à leur plan machiavélique. »
« Ce sont des combats sans précédent, très, très violents, d’une intensité rare, rapporte-t-il. Ça démarre le matin, c’est la nuit qui nous départage et ça reprend encore le lendemain matin. »
Des combats qui se poursuivent malgré plusieurs initiatives de paix engagées à Luanda en Angola depuis le mois de décembre et à Rome en fin de semaine dernière par la communauté Sant’Egidio.
Source : RFI