C’est un poste prestigieux, avec ses moments de noblesse et ses missions impossibles : secrétaire général des Nations unies. L’élu s’engage à être au chevet de la planète dans ce qu’elle a de plus chaotique, de plus menaçant. C’est aussi un poste ingrat, le secrétaire général n’ayant que rarement la liberté et le pouvoir d’imposer les valeurs fondatrices des Nations unies.
Antonio Guterres est le neuvième à occuper le poste le plus prisé de la diplomatie internationale depuis 1945. Cet ancien premier ministre socialiste du Portugal (1995-2002) et haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés (2005-2015) a été, après le mandat très terne de son prédécesseur Ban Ki-moon et une campagne jugée convaincante, élu secrétaire général par les 193 Etats membres de l’ONU.
Renforcement de la MinuscaEn poste depuis le 1er janvier, M. Guterres a choisi la Centrafrique – où Le Monde a été convié à l’accompagner du 24 au 27 octobre – pour son premier voyage sur une terre de conflit où des casques bleus sont déployés et pour célébrer la 70e « Journée des Nations unies ». Il y a plaidé pour le vote d’une résolution du Conseil de sécurité renforçant la force de l’ONU de 900 soldats supplémentaires à l’occasion du renouvellement annuel de son mandat, mercredi 15 novembre.
Il y a, pour un secrétaire général de l’ONU, deux types de guerres : celles dont les puissances mondiales et régionales se préoccupent tant que son influence sera forcément limitée (Israël-Palestine, Irak, Syrie…) et celles dont elles se préoccupent si peu qu’elles prient les services de l’ONU de veiller à ce qu’elles n’aient justement pas à s’en occuper un jour (Haïti, République démocratique du Congo, Soudan du Sud…). La Centrafrique appartient indéniablement à la seconde catégorie depuis le désengagement de la France et le retrait des soldats de l’opération « Sangaris » en octobre 2016. L’ancienne puissance coloniale y a mené sept…
Source: lemonde