Après avoir obtenu du président malien de « surseoir à l’organisation d’un référendum sur la révision constitutionnelle », la plateforme « Antè A Bana » – « Touche pas à ma Constitution » – marque le pas.
Composée de partis politiques et d’associations, le collectif vole même en éclat. L’activiste « Ras Bath » quitte la plateforme avec un nouvel objectif : l’alternance en 2018.
Il était l’une des icônes de la plateforme « Antè A Bana ». L’activiste malien Mohamed Youssouf Bathily, dit « Ras Bath », vient de se trouver un nouvel objectif : l’alternance politique en 2018. « Alternance 2018. Comme ce mot le dit, il s’agit de changer le système en cours par un autre système. En 2018, il y a beaucoup d’élections dont celles du président, des députés, des régionales, une partie des municipales », explique le chroniqueur indépendant, qui entend mener désormais ce nouveau combat à la tête de son association, le Collectif pour la défense de la République (CDR).
Au Mali, l’homme soulève des foules. Mais sera-t-il candidat à la prochaine élection présidentielle ? « Personnellement non », assure-t-il à RFI. « Nous constituons une veille citoyenne et sentinelle de la démocratie et de la bonne gouvernance. »
Courtisé par les politiques
Très populaire dans une frange de la société, « Ras Bath » est aussi très courtisé par les hommes politiques maliens. « Effectivement, aussi bien au niveau de la majorité que de l’opposition, ils voient qu’on pourrait leur servir de réservoir », confie-t-il. Et ces courtisans viennent le démarcher en permanence, assure-t-il : « A tout moment : des coups de téléphones, des émissaires… La nuit, le jour, des rencontres pour échanger. »
Interroger sur un éventuel appel à voter pour l’un ou l’autre des candidats à ces futures élections, « Ras Bath » reste encore allusif. « Nous allons nous atteler à aider à renforcer les capacités des citoyens à pouvoir détecter les bons programmes de sociétés et les bons candidats », expose-t-il. Et, poussé dans ses derniers retranchements, l’activiste commence par dresser le portrait-robot de ce qu’il appelle le « bon candidat » à la future élection présidentielle malienne.
Le 26 juillet dernier, « Ras Bath » a été condamné à un an de prison ferme et 100 000 francs CFA d’amende pour « incitation à la désobéissance des troupes » lors d’une chronique diffusée en juillet 2016 sur une radio locale malienne. Ses avocats ayant fait appel de cette décision, il reste libre en attendant le nouveau procès.
Source: RFI