Dans le cadre du projet Observatoire citoyen contre l’impunité et pour la redevabilité (OCCIPRE), financé par l’Union européenne, le Consortium-Tuwindi, Amnesty international Mali et Free Press Unlimited, a procédé mardi dernier à la présentation officielle des rapports Sira-II et Xensa, sur les cas de violations des droits humains et du suivi de la Transition au Mali.
C’était à la faveur d’une rencontre avec les hommes de medias tenue à la Maison de la presse. La conférence était co-animée par le représentant du directeur exécutif de la Fondation Tiwundi, Cheick Oumar Ben Haïdara et la directrice exécutive d’Amnesty Mali, Mme Ramata Guissé. C’était en présence du représentant de la Maison de la presse, Mamadou Dabo, celui de l’Union européenne, Allaye Béréma Dicko et de bien d’autres invités.
Le Système intégré de reportage et d’analyse (Sira) est une plateforme mise à la disposition des défenseurs des droits de l’Homme pour mieux observer, documenter et publier les cas de violations des droits humains. La plateforme permet de contribuer aux investigations judiciaires en partageant les informations recueillies. Xensa est une application web interactive et spécialisée dans le contrôle citoyen qui permet de faciliter l’échange entre les leaders politiques (nationaux et locaux) et leurs populations mandataires dans le cadre de la veille citoyenne.
La plateforme a été adaptée à l’évolution de la situation sociopolitique et la Transition au Mali. Il ressort des deux rapports qu’au 30 avril 2021, la plateforme Sirasahel.com a enregistré 187 cas de violations des droits humains dans 60 localités maliennes. Dans ce lot de violations de droits civils et politiques, au moins une dizaine de cas de liberté d’expression y figurent.
Selon le bilan de ce second rapport d’étude Sira 45% des violations concernent les droits civils et politiques, 38% les autres abus, 4% les droits de la femme, 3% la corruption et 2% les droits de l’enfant. En ce qui concerne Xensa, durant les trois derniers mois, les internautes et bloggeurs ont renseigné la plateforme sur les cas réels tant au niveau local que national pour manifester leur volonté à lutter contre la mauvaise gouvernance à travers 205 publications au total. Il s’agit de 81 interpellations, 68 pétitions et 56 dénonciations.
Dans sa présentation, la directrice exécutive d’Amnesty Mali a souligné que le Consortium s’est fixé comme objectif la diminution de l’impunité, des violations des droits de l’Homme, des crimes économiques et des cas de corruption au Mali. Ce, grâce à l’emploi de la technologie digitale et mobile pour le monitorage collectif et l’accès à la justice, dans le cadre de la veille citoyenne et du plaidoyer commun pour la redevabilité.
Au regard de la situation actuelle, le Consortium recommande à l’État malien l’amélioration de l’accès à la justice pour les victimes de violences notamment les femmes, intensifier la lutte contre l’impunité en respectant, protégeant et en réalisant les droits humains sur l’ensemble du territoire national. Il invite les organisations de la société civile à travailler en synergie pour une meilleure protection des droits humains, ainsi qu’une forte implication aux côtés des médias dans la défense de la liberté d’opinion et d’expression…
Aboubacar TRAORÉ
Source : L’ESSOR