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Rapport sur le suivi mondial de la lutte contre le sida 2019 L’ONUSIDA s’inquiète du ralentissement des progrès et appelle à réagir d’urgence

Les progrès dans le monde dans la riposte contre le VIH-Sida connaissent un ralentissement,  selon le rapport publié par l’ONUSIDA, ce mardi 16 juillet, à Genève. Selon le rapport, quelque 770.000 personnes dans le monde sont mortes de maladies liées au Sida, en 2018, ce qui représente une baisse d’un tiers depuis 2010. De même, le rapport met en exergue la diminution des financements destinés à la riposte,  » en 2018, 19 milliards de dollars étaient consacrés à des programmes de lutte contre la maladie dans les pays à faible et moyen revenus. C’est un milliard de moins qu’en 2017, et sept de moins que la somme jugée nécessaire pour 2020 (26,2) « , a affirmé le rapport.

 

Selon le rapport publié ce jour par l’ONUSIDA, les progrès ralentissent en matière de réduction des nouvelles infections à VIH, de réduction du nombre de décès liés au Sida et d’élargissement de l’accès au traitement. Dans son Rapport mondial, l’ONUSIDA présente une situation peu reluisante. Au moment où d’autres pays  connaissent des progrès impressionnants, certains enregistrent une augmentation des nouvelles infections à VIH et des décès liés au Sida.

Le rapport dévoile que, désormais, plus de la moitié (54 %) des nouvelles contaminations à VIH dans le monde se font parmi les populations clés et leurs partenaires sexuels. En 2018, les populations clés (consommateurs de drogues injectables, homosexuels et hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes, transgenres, personnes faisant commerce du sexe et prisonniers) représentaient environ 95 % des nouvelles contaminations en Europe de l’Est, en Asie centrale ainsi qu’au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

Toutefois, le Rapport montre également que, dans plus de la moitié des pays qui ont publié leurs statistiques, moins de 50 % des populations clés ont eu accès à des services combinés de prévention du VIH, ce qui montre bien que ces populations sont toujours marginalisées et laissées pour compte dans la riposte au VIH.

À l’échelle mondiale, environ 1,7 million de personnes ont été contaminées par le VIH en 2018, soit une baisse de 16 % par rapport à 2010. Ceci tient principalement aux progrès constants réalisés dans presque toute l’Afrique de l’Est et en Afrique australe : l’Afrique du Sud, par exemple, a réussi à réduire les nouvelles contaminations à VIH de plus de 40 % et les décès liés au Sida d’environ 40 % depuis 2010.

» Nous avons besoin de toute urgence d’un encadrement politique renforcé pour mettre fin au Sida« , a déroulé  Gunilla Carlsson, Directrice exécutive par intérim de l’ONUSIDA. Selon elle, il faut effectuer des investissements adéquats et judicieux, et regarder ce qui a fonctionné dans les pays,  » nous pouvons éliminer le sida en nous concentrant sur les personnes, et non pas sur les maladies, en élaborant des feuilles de route pour les populations et les régions laissées pour compte et en adoptant une approche fondée sur les droits de l’Homme pour atteindre les personnes les plus touchées par le VIH« .

Des ressources disponibles pour la lutte contre le VIH sont en recul d’un milliard de dollars.

Le Rapport met en lumière l’écart préoccupant qui se creuse entre les besoins et les ressources disponibles. Pour la première fois, les ressources mondiales disponibles pour la lutte contre le Sida ont considérablement diminué, perdant près d’un milliard de dollars. En effet, les bailleurs de fonds ont moins déboursé et les investissements nationaux n’ont pas augmenté suffisamment pour compenser l’inflation.

En 2018, 19 milliards de dollars (en dollars constants de 2016) étaient consacrés pour la lutte contre le sida, soit 7,2 milliards de dollars de moins que les quelque 26,2 milliards nécessaires d’ici 2020.

Traitements et objectifs 90-90-90

Pour continuer à progresser dans la lutte contre le Sida, l’ONUSIDA incite tous les partenaires à redoubler d’efforts et à investir dans la riposte, notamment en finançant à hauteur de ses besoins le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, le dotant d’au moins 14 milliards de dollars à l’occasion de la reconstitution de ses ressources, en octobre de cette année, ainsi qu’en augmentant les financements bilatéraux et nationaux destinés au VIH.

Les progrès se poursuivent pour atteindre les objectifs 90-90-90. En 2018, près de 79 % des personnes vivant avec le VIH connaissaient leur statut sérologique, 78 % des personnes se sachant séropositives avaient accès à un traitement et chez 86 % des séropositifs ayant eu accès à un traitement, la charge virale a été supprimée, ce qui leur permet de vivre en bonne santé et empêche la transmission du virus.

Le rapport montre toutefois que les progrès vers les objectifs 90-90-90 varient considérablement selon les régions et les pays. En Europe de l’Est et en Asie centrale, notamment, en 2018, 72 % des personnes vivant avec le VIH connaissaient leur statut sérologique, mais seulement 53 % des personnes se sachant séropositives avaient accès à un traitement.

Ramata TEMBELY

Source: l’Indépendant

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