La mission d’observation électorale de l’Union Européenne (MOE-UE) sous la conduite de la cheffe de mission, Cécile Kyenge, a rendu public hier mercredi son rapport final sur l’élection présidentielle dernière. Dans ce rapport qui formule 29 recommandations, la MOE-UE insiste sur la création d’une division électorale permanente au sein du Ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation (MATD) afin de renforcer l’organisation des élections.
Selon Cécile Kyenge, l’élection présidentielle de 2018, qui s’est déroulée dans un contexte sécuritaire difficile, constitue une étape-clé vers la consolidation de la démocratie au Mali. L’élection présidentielle représente une opportunité unique d’améliorer le cadre électoral dans un esprit consensuel. « Parmi les 29 recommandations proposées dans ce rapport, la mission d’observation électorale de l’Union Européenne insiste sur la création d’une division électorale permanente au sein du Ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation afin de renfoncer l’organisation des élections et la coordination avec les autres organismes électoraux constitués par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et la Délégation générale aux élections (DGE). Les autres recommandations s’articulent essentiellement autour de la transparence et l’inclusivité qui visent à inscrire dans la loi, la publication des résultats provisoires bureau de vote par bureau de vote, à actualiser le fichier électoral ainsi qu’à allonger le calendrier électoral pour une campagne effective lors du second tour », a-t-elle affirmé.
Le rapport recommande également l’amélioration de la formation des agents électoraux et de la procédure de nomination des assesseurs, ainsi que l’instauration d’une réglementation sur le financement de la campagne électorale et l’accès des représentants des candidats et des observateurs nationaux et internationaux à toutes les étapes de la compilation des résultats. A l’en croire, ces recommandations feront l’objet d’une concertation avec les acteurs électoraux politiques ainsi que la société civile afin de faciliter un débat en vue de leur adoption. « Une mission électorale de suivi sera mandatée au Mali par l’UE dans un délai de deux ans et demi pour faire le point sur la mise en œuvre de ces recommandions ».
Elle a, en outre, rappelé que l’UE s’est déployée en toute neutralité en se disant consciente de son rôle d’accompagnement dans le renforcement de la démocratie malienne.
« Notre mission, c’est une mission d’observation, on observe toutes les étapes, on reconnait aussi le résultat proclamé par la Cour Constitutionnelle. Ce n’est pas à la mission de donner son jugement sur les résultats », a ajouté la patronne de la mission, Cécile Kyenge.
Bintou Diarra
Le Challenger