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Rapport du Secrétaire général de l’ONU: le laxisme répugnant de la Minusma

Enième rapport du Secrétaire général de l’ONU, énième accusations de violations ou d’atteintes aux droits de l’homme dont sont indistinctement affublées les groupes armés signataires et les Forces de défense et de sécurité maliennes.

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Le rapport inquisiteur apparait plutôt comme un ramassis de contradictions qui transpire un laxisme répugnant et un parti pris flagrant.

Notre pays est devenu, depuis l’avènement de la Mission multidimensionnelle des Nations Unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA), ce coq qu’on reconnait à sa crête, en matière de violations ou d’atteintes aux droits de l’homme. Le dernier rapport du Secrétaire général de l’ONU rédigé à Bamako, ne fait pas exception à cette règle non écrite.

Les accusations
Voici un extrait du chapitre du rapport consacré aux droits de l’homme dont nous ferons le devoir de commenter : ‘’la MINUSMA a recensé 112 cas de violations des droits de l’homme et atteintes à ces droits dans tout le pays, qui ont fait 348 victimes, dont 3 femmes et 21 enfants, contre 66 violations, qui avaient fait 115 victimes au cours de la période précédente. On a notamment dénombré 13 exécutions extrajudiciaires et arbitraires, 9 disparitions forcées, 15 cas de maltraitance, 9 cas d’enrôlement et d’utilisation d’enfants, 4 incidents de violences sexuelles liées aux conflits et 31 placements en détention illégale et arbitraire. Les groupes armés signataires et certains membres des Forces de défense et de sécurité maliennes sont restés parmi les principaux auteurs présumés de violations des droits de l’homme.
Le 5 août, la MINUSMA a publié un communiqué au sujet de certains des cas recensés les plus graves, annonçant qu’elle avait confirmé 34 allégations de violations des droits de l’homme dans la région de Kidal, y compris des disparitions forcées et l’enrôlement et l’utilisation d’enfants. Elle a également confirmé l’existence, à Anéfis, de deux charniers plus grands et de tombes individuelles contenant les dépouilles de personnes qui auraient été tuées lors d’affrontements dans la région. La Mission s’efforce actuellement de déterminer l’identité des morts et les circonstances qui ont conduit à ces meurtres.
Les autorités maliennes ont arrêté 116 personnes pour faits de terrorisme, dont 106 ont été libérées, parmi lesquelles 5 garçons et 2 femmes. Parmi les 116 personnes arrêtées, 22 ont affirmé avoir été maltraitées et 60 ont été placées en garde à vue par la gendarmerie, sans mandat d’arrêt. Au 11 septembre, 239 personnes détenues pour faits de terrorisme, dont 5 garçons, étaient encore en détention dans les établissements de l’État. La CMA et la Plateforme ont arrêté au moins 70 personnes (37 pour des motifs liés au conflit et 33 au titre du maintien de l’ordre) dans les zones qu’elles contrôlent. Le nombre total de personnes encore détenues par les groupes armés signataires s’élevait à au moins 21 civils et 43 combattants de groupes armés ennemis, chiffres recouvrant les personnes qui avaient été arrêtées précédemment.
La MINUSMA a continué d’aider le Gouvernement à combattre l’impunité et à promouvoir la réconciliation. En août, elle a présenté 151 cas avérés en 2017 de violations des droits de l’homme au Ministère de la justice pour examen et suite à donner. Un dispositif semblable mis en place avec le chef d’état-major des forces armées maliennes lui permet de traiter les affaires pour lesquelles on accuse les forces armées maliennes.’’.

L’aberration
Dans le rapport, il a été dénombré des cas d’exécutions extrajudiciaires et arbitraires, de disparitions forcées, de maltraitance, d’enrôlement et d’utilisation d’enfants, de violences sexuelles liées aux conflits et de placements en détention illégale et arbitraire. Les auteurs présumés de ces actes, selon le rapport, sont les groupes armés signataires et les Forces de défenses et de sécurité maliennes. Ce qui implique que tout le monde est coupable de l’ensemble des chefs d’accusation énumérés. Ce qui est aberrant en soi. Ce qui ne l’est pas, par contre, c’est cette volonté d’entretenir un flou artistique qui éviterait à la MINUSMA de situer les responsabilités individuelles. Parce qu’on ne saurait quand même situer la CMA sur la même échelle de grandeur, en matière de respect des droits de l’homme, et les Forces de défense et de sécurité maliennes qui sont d’ailleurs, dans la plupart des cas, absentes des zones de conflits mentionnés. Les FAMA, c’est irréfutable, depuis la signature de l’Accord ne sont plus en conflit avec personne. Elles se consacrent exclusivement à leur mission de lutte contre le terrorisme. Comme quoi : ‘’Quand les commères se courroucent, les vérités se découvrent’’. Proverbe provençal ; Dictons d’oc et proverbes de Provence (1965).
Le rapport a confirmé des allégations de violations des droits de l’homme dans la région de Kidal, y compris des disparitions forcées et l’enrôlement et l’utilisation d’enfants. Il est aisé de constater que cette phrase est inachevée. L’enrôlement et l’utilisation d’enfants par qui ? Les FAMA n’étant pas dans la zone concernée. Le rapport ne peut pas désigner les auteurs de tels crimes, sous peine d’être pris en grippe. ONU: ‘’dis la vérité par souci d’honnêteté, et non par jactance’’. Proverbe rom ; Les proverbes et dictons tziganes (1982).

Le discrédit
L’intrépide rapport, sur le terrain des droits de l’homme, a confirmé l’existence, à Anéfis, de deux charniers plus grands et de tombes individuelles contenant les dépouilles de personnes qui auraient été tuées lors d’affrontements dans la région. La Mission s’efforce actuellement de déterminer l’identité des morts et les circonstances qui ont conduit à ces meurtres.
L’auteur du rapport, certainement plus pressé que son ombre n’a pas attendu de déterminer l’identité et élucider les circonstances des meurtres, pour transmettre, à travers la MINUSMA, le dossier au ministre de la Justice, Garde des Sceaux, et au ministre des Droits de l’homme et de la réforme de l’Etat qui en praticien du droit, a demandé un rapport qui se fait attendre depuis plusieurs mois. Faudrait-il alors accorder le moindre crédit à ces allégations? Allez-y savoir.
Selon le rapport lui-même, les autorités maliennes ont arrêté 116 personnes pour faits de terrorisme, dont 106 ont été libérées. La mauvaise foi étant passée par-là, cette phrase laisse également un arrière-goût d’inachevé, parce qu’il aurait été plus juste de préciser les raisons qui ont prévalu à leur libération. Par acquis de conscience, il faut dire que ces individus ont été libérés ‘’FAUTE DE PREUVES’’. Ce qui atteste à suffisance que le Mali n’est pas un Etat de non-droit où on garde en détention des gens sans aucune charge contre elles.
Le rapport ajoute que 60 personnes ont été placées en garde à vue par la Gendarmerie, sans mandat d’arrêt. Franchement, la volonté d’accabler ne doit pas faire perdre le sens de la réalité. C’est quoi un mandat d’arrêt ? Un mandat d’arrêt est un ordre donné par une autorité publique, d’arrêter et d’emprisonner une personne. Quand des militaires en opération se retrouvent face à des présumés terroristes, devraient-ils demander un mandat du Procureur (s’il est en poste bien sûr) avant de les arrêter pour qu’ils soient emprisonnés ? Quand bien même ils auront obtenu ce mandat qui tient tant à cœur le Secrétaire général des Nations Unies, les présumés terroristes seraient-ils assez débiles pour attendre sagement assis le retour des militaires munis du précieux mandat ? Il faut sortir la tête des nuages pour coller à la réalité.

La mission
La MINUSMA, dans le rapport, dit avoir continué d’aider le Gouvernement à combattre l’impunité et à promouvoir la réconciliation, à travers le ministère de Justice. Elle a également mis en place un dispositif, avec le chef d’état-major lui permettant de traiter les affaires pour lesquelles on accuse les forces armées maliennes. En clair, elle est présente à tous les maillons de la chaîne judiciaire pour pouvoir mieux traiter les questions liées aux droits de l’homme. Cela, conformément à la Résolution 2364 (2017) qui dit : ‘’aider les autorités maliennes dans leur entreprise de promotion et de défense des droits de l’homme, en particulier en ce qui concerne la justice et la réconciliation, notamment en concourant, dans la mesure du possible et du nécessaire et sans préjudice des responsabilités de celles-ci, à l’action qu’elles mènent en vue de traduire en justice ceux qui ont commis au Mali des violations graves des droits de l’homme ou des atteintes graves à ces droits, ou des violations graves du droit international humanitaire, notamment des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, en tenant compte du fait que les autorités maliennes de transition ont saisi la Cour pénale internationale de la situation qui règne dans leur pays depuis janvier 2012’’.
Elle est donc autant engagée que l’État pour la promotion et la défense des droits de l’homme, quand bien même dans la hiérarchie des responsabilités, elle arrive après le Gouvernement.

PAR BERTIN DAKOUO

 

 

Source: info-matin

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