Le Bureau du Vérificateur Général (BVG) a rendu public, il y a une semaine, les résultats de ses enquêtes de vérification sur la gestion de la mairie de la commune VI du District de Bamako. Les vérifications ont porté sur les exercices 2019, 2020, 2021 et 2022. Il ressort des données des irrégularités financières s’élevant à plus de 323 millions de FCFA, des montants que certains ont imputé à l’unique gestion du maire de la commune VI. Par conséquent, il est sous le feu des projecteurs depuis la publication des résultats des enquêtes.
Cependant, le principal accusé dans l’affaire est le menu fretin à l’analyse du document détaillé du Bureau du Vérificateur Général (BVG) qui détermine les acteurs et situe leur responsabilité dans la gestion du fonds.
Ce rapport que l’on n’a pu consulter accable les présidents des comités de gestion scolaire et le régisseur qui n’ont pas justifié l’utilisation de plusieurs fonds dont la gestion relève exclusivement de leur responsabilité conformément à l’article 7 de l’arrêté interministériel du 1er octobre 2019 fixant les modalités de gestion de l’ADARS et des cantines scolaires.
Ainsi, dans le cadre de l’exercice de leur responsabilité, les présidents des comités de gestion scolaire de la commune VI et le régisseur n’ont pas pu en l’occurrence justifié une partie des Fonds d’Appui direct à l’amélioration des recettes scolaires (ADARS) et ceux destinés aux cantines scolaires. Le cumul des irrégularités dans la gestion de ces deux fonds s’élève à près de 240 millions de FCFA. Nulle part, le maire KEITA n’intervient dans la gestion de ces fonds et ne voit les couleurs de l’argent.
Alors en quoi, le maire est en faute dans le document détaillé ?
Le rapport du BVG a été servi par les détracteurs politiques du maire Boubabcar KEITA pour salir sa gestion et sa réputation. Est-il blanc comme neige ? Sa gestion est-elle sans reproche ? En consultant le document détaillé du Bureau de Vérificateur général, il est reproché au maire et au régisseur de payer irrégulièrement des indemnités de fonctions aux adjoints du maire. Il ressort du document du BVG que les montants irrégulièrement payés concernent des indemnités mensuelles de fonctions aux Adjoints du Maire aux taux de 75.000 FCFA par mois au lieu de 55.000 FCFA. Ainsi, il ressort que le montant indu payé à ce niveau est de 3.600.000 FCFA au Maire et à tous les adjoints malgré un accord/mandat du conseil communal.
En effet, selon des sources, la décision de revoir à la hausse de 20 000 FCFA les indemnités mensuelles de fonction, a été prise par le conseil de la mairie de la commune VI, l’organe délibérant. Par conséquent, les personnes concernées sont disposées à rembourser les montants perçus, car relevant simplement de l’interprétation des textes.
En ce qui concerne la situation des recettes issues des célébrations des mariages non déclarées de 2019 à 2022, le BVG parle d’un montant de 58.836.700 de F CFA d’irrégularité.
A ce sujet, le Rapport détaillé fait comprendre que des montants non déclarés sont reprochés à chaque centre secondaire, à savoir : 1008 Logements : 1.512.000 FCFA ; Dianéguéla : 1.736.000 FCFA ; Magnambougou : 16.023.700 FCFA ; Missabougou : 826.000 FCFA ; NiamakoroKoko/Niamakoro 1 : 12.041.000 FCFA ; Sénou : 14.795.000 FCFA ; Sogoniko : 1.825.000 FCFA ; Yirimadio : 10.078.000 FCFA. A ce niveau aussi, les responsabilités sont bien précises.
A propos du Fonds d’Appui Direct à l’Amélioration des Rendements Scolaires (ADARS), c’est la gestion des présidents des Comités de Gestion Scolaire et du Régisseur de fait qui est mise en cause. Le montant total en cause au titre du fonds ADARS reprochés à ceux-ci est de 138.048.500 FCFA.
Concernant la situation des fonds des cantines scolaires non-justifiés, le Rapport note que le montant des fonds non justifiés est de 101.938.045 FCFA. Là, il s’agit aussi de la gestion des présidents des Comités de Gestion Scolaire et du Régisseur de fait. Ce document parle aussi de l’octroi de primes de communication et de fonction irrégulières d’un montant de 21.450.000 FCFA.
Ces importants détails du Rapport du BVG permettent de comprendre que contrairement à ce que certains pensent, ce n’est pas la gestion du Maire de la Commune VI du District de Bamako, M. Boubacar Keïta qui est exclusivement incriminée et qui aurait détourné les 323 millions comme indiqué dans le rapport du BVG qui a d’ailleurs fait un travail remarquable, mais plutôt d’autres niveaux de responsabilité.
PAR SIKOU BAH
Source: Info-Matin