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Rapport 2019 du Vérificateur général : Constats d’irrégularités financières et de négligence des bonnes pratiques

Le chef de l’État a promis d’agir avec promptitude et énergie pour mettre fin à ces tares qui tirent nos structures publiques vers le bas

 

Vendredi dernier à Koulouba, le président de la Transition, Bah N’Daw, a reçu des mains du Vérificateur général, Samba Alhamdou Baby, le rapport 2019 du Bureau du Vérificateur général (BVG). Le document remet sur le tapis la récurrente question des irrégularités financières, laissant encore apparaître l’ampleur de la délinquance économique et financière qui interpelle fortement les gestionnaires.

Singulièrement, les sociétés minières Somilo-sa, Gounkoto-sa et Somisy-sa sont mises à l’index dans ce rapport qui révèle, en outre, une lenteur déconcertante dans l’application des recommandations précédemment faites à l’attention de plusieurs services publics.

En effet, pendant l’année écoulée, le service du Vérificateur général a mené de front des audits de régularité, des audits de performance ainsi que des missions de suivi de mise en œuvre des recommandations de bonnes pratiques formulées pour certaines des structures vérifiées. Au total, 31 missions ont été conduites dans des domaines ayant un impact important sur l’économie de notre pays et le bien-être des citoyens.

Sur ces 31 missions, 15 sont des vérifications financières ou de conformité. Elles ont concerné la gestion des ambassades du Mali (à Washington, Rome, Madrid, Abidjan, Ouagadougou et le consulat du Mali à Douala), la mairie de la Commune II du District, la mise en œuvre des conventions d’établissement des sociétés des mines d’or de Loulo, Gounkoto et Syama. S’y ajoutent l’Office de radio et télévision du Mali, l’Office malien de l’habitat, l’Agence malienne de radioprotection et l’Autorité malienne de régulation des télécommunications, des technologies de l’information et de la communication et des postes (AMRTP).

Ces vérifications ont mis en exergue une panoplie d’irrégularités qui compromettent sérieusement les efforts du gouvernement. «Une attention particulière doit être accordée à certains secteurs stratégiques, notamment celui des mines qui gagnerait à faire l’objet d’une surveillance accrue de la part de l’État», selon Samba Alhamdou Baby. Car, a-t-il argué, au-delà d’importantes irrégularités financières relevées au niveau de Somilo-sa, de Gounkoto-sa et de Somisy-sa, il urge de circonscrire le défi écologique et environnemental dans ces zones concernées.

Aussi, il a dénoncé la non distribution des dividendes et le non paiement de certains impôts dus à l’État. «C’est pourquoi, une relecture des conventions d’établissement des sociétés minières pourrait être envisagées en vue de mieux protéger les intérêts de l’État», a plaidé le Vérificateur général.

PERFORMANCE OBLIGATOIRE- Déjà, les irrégularités financières et budgétaires, décelées à l’occasion de ces missions, ont été adressées au président de la section des comptes de la Cour suprême et au Procureur de la République chargé du Pôle économique et financier. Et la justice peut compter sur le soutien du chef de l’État qui s’estime interpellé par les recommandations concernant le secteur minier. Bah N’Daw, visiblement mécontent des déperditions financières dues au non paiement des dividendes et de certains impôts dus à l’État, s’est engagé à tout faire pour que «l’État assume ses responsabilités et reçoive de ce secteur vital ce qui lui est dû».

Cela, dans le strict respect des règles convenues entre l’État et ses partenaires. «Il est hors de question pour moi que l’or du Mali ne brille pas pour le Mali. L’or du Mali brillera surtout pour le Mali», a-t-il martelé. Pour que cela soit possible, le président N’Daw a préconisé un travail de réflexion stratégique, de correction, de relecture et d’anticipation.
Aussi, le faible progrès dans la mise en œuvre des préconisations précédemment faites par le Vérificateur aux structures vérifiées, n’a pas échappé à l’attention du chef de l’État.

Tout comme les insuffisances relevées par les missions de vérifications de performance. «Vos constats seront bien plus optimistes au même moment l’an prochain», a promis le président de la Transition au Vérificateur général. «Car dès ce lundi (aujourd’hui), a-t-il annoncé, les départements ministériels concernés seront mobilisés pour que les responsables des entités incriminées sachent que la performance n’est pas facultative mais obligatoire». Bah N’Daw s’est voulu on ne peut plus clair : «Il n’y a pas d’hésitation possible : C’est soit le Mali, soit la porte !» Il revient au chef du gouvernement d’agir de sorte que cette volonté présidentielle se concrétise.

Réitérant son engagement à livrer une bataille sans merci contre l’impunité, le chef de l’État a déclaré que «chaque fois que la preuve est établie, la sanction tombera. «Personne n’y échappera», a-t-il déclamé, tel un avertissement à «tous ceux qui voudront se servir du Mali, au lieu de le servir». Le peuple, a-t-il concédé, est fatigué des discours et l’heure doit être aux actes. Raison pour laquelle, le premier magistrat du pays a fait diligenter le traitement des rapports. À la date du vendredi 30 octobre, a-t-il informé, le procureur est saisi de tous les rapports de contrôle.

Issa Dembélé

Source : L’ESSOR

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