Nous sommes à la gare routière de Sogoniko, en commune VI du district de Bamako. Sur place, nous avons coïncidé avec l’appel des passagers à rejoindre leur place dans une compagnie de transport. Comme dans la plupart des gares routières de la capitale malienne, ils font la queue pour entendre leur nom. Un seul espoir nourrit cette patience. C’est celui de rejoindre leurs familles à l’intérieur du pays. « Je suis venue bien avant 10h et nous devons démarrer à 13 h. Un car était disponible, mais c’est l’achat du billet qui a été difficile ». décrit une dame. Contrairement à elle, un autre voyageur se réjouit d’avoir « trouvé un billet sans difficulté ». « Je ne vois aucun problème, tout est bien ordonné », soutient une jeune fille. Mais à quelques mètres d’elle, une autre fulmine en ces termes « Sincèrement, il fait très chaud et il n’y a pas de place. Vous me voyez assise sur ma valise ». Un autre voyageur malheureux renchérit « Ça m’a fait vraiment mal de ne pas avoir la place pour aller fêter en famille ».
Une affluence pas du goût des transporteurs
Du côté des compagnies de transport, c’est avec tristesse que certains décrivent cette baisse de la clientèle. « Le temps est dur en ce moment. On est obligés de compléter le frais du gas-oil sur fonds propres. On n’a pas ce qu’on espérait », se lamente un convoyeur. « Les années précédentes, 5 à 7 de nos cars transportaient par jour des passagers de Bamako à Kayes ou ailleurs. Mais cette année, on peine à faire déplacer un véhicule faute de clientèle. On a perdu près de 85% de notre bénéfice », regrette un autre transporteur.
Pour les acteurs du secteur du transport, le problème s’explique par la situation socio-économique difficile du pays. Certains d’entre eux ne cachent pas leurs inquiétudes face cette crise qui risque de perdurer.