Au Mali, on a l’habitude de dire que le mois béni de Ramadan est un mois d’entraide, de partage et de solidarité. Mais la réalité est tout autre sur le marché. Le constat est que la vie devient plus chère en cette période de l’année. La flambée des prix touche de nombreux produits de consommation y compris le poulet. Pour en savoir plus, nous-nous sommes rendus sur certains marchés de Bamako.
Au marché de Torokorobougou, Seydou Sow vend de poulets. Il explique qu’avant, le Ramadan, un kilogramme de poulet de chair coûtait 1800 FCFA contre 2000 FCFA actuellement à cause, selon lui, de l’augmentation du prix d’en gros et de la rareté du poulet local qui disparait de plus en plus sur le marché au profit du poulet importé. Concernant l’affluence des clients, notre interlocuteur estime qu’elle n’est pas forte.
A Sabalibougou, Bourama Traoré, un autre vendeur, confirme la rareté du poulet local à cause de l’importation du poulet de chair. La grande difficulté, selon lui, réside au niveau du prix en gros. Ainsi, le poulet local coute 4750F CFA et le poulet de chair 2000F à 2500F CFA au niveau des fournisseurs. Si Bourama vend le poulet local à 4000 et 5000 FCFA, par contre il cède le poulet de chair importé à 2500 et 3000 FCFA. Avant le mois de Ramadan, Bourama Traoré vendait entre 20 et 40 poulets par jour contre 50 à 60 actuellement. Pour notre revendeur, la cherté du poulet local est due également aux conditions de l’élevage. En effet, les éleveurs achètent maintenant un peu plus cher le mil et le sorgho, principales nourritures des poules.
Au marché de Badalabougou, Mamadou Sanogo était venu acheter de poulets. Mais il a renoncé à cause des prix. «Les commerçants maliens aiment spéculer pendant le mois de Ramadan», accuse-t-il. Lassiné Keita est le gérant du restaurant «le Nid» à Torokorobougou. Avant, il pouvait vendre jusqu’à 50 poulets par jour. Mais avec le Ramadan, il ne dépasse pas 15 à 20 poulets par jour. La clientèle, explique-t-il, se fait de plus en plus rare parce que tout le monde mange à la maison après la rupture du jeûne.
Amadou B. MAIGA
Source: Essor