La direction générale du Commerce, de la Consommation et de la Concurrence (DGCC) a organisé, le 16 mars 2023, la 2e édition de son Café de presse. Un cadre qui permet à la direction de discuter avec les acteurs de médias sur l’évolution du marché et de la gestion des prix des produits de première nécessité. Pour la 2e édition, la DGCC a échangé avec la presse autour de la chaîne de distribution des produits et des efforts de stabilisation de prix sur le marché.
Café de Presse, c’est un exercice désormais traditionnel que la direction du Commerce veut pérenniser avec la presse. Celui d’avoir des rencontres périodiques autour de l’épineuse question du contrôle des prix des produits de première nécessité. Pour l’occasion, la salle de conférence du Conseil National du Patronat du Mali était pleine à craquer des hommes de médias.
Ainsi, en plus de la présentation de la mission et des attributions de la Direction Générale du Commerce, de la Consommation et de la Concurrence, l’organisation du circuit de distribution des produits de première nécessité au Mali et les mécanismes de stabilisation de leurs prix étaient aussi au menu des débats.
Dans son allocution d’ouverture des travaux, le ministre du Commerce, de la Consommation et de la Concurrence, Mahmoud Ould Mohamed, a reconnu que les prix de certains produits ont connu effectivement des augmentations. Cependant, faut-il le reconnaître, avance-t-il, d’autres prix sont restés stables, voire en baisse grâce notamment aux efforts consentis par le Gouvernement et tous les acteurs économiques.
Selon Mahmoud Ould Mohamed, à l’amorce du mois de Ramadan, des fluctuations de prix de la plupart des denrées alimentaires peuvent être observées. Cette situation, liée à un changement des habitudes de consommation alimentaire, est tout à fait normale en période de ruée des consommateurs sur des produits peu consommés en dehors du mois de Ramadan tels que le gingembre, le bissap ou le citron. « Ces fluctuations de prix n’ont pas que des effets négatifs, elles permettent aussi d’assurer un revenu aux femmes évoluant dans l’informel et cela participe à la lutte contre la pauvreté », a souligné le ministre.
« Il n’y aura pas de rupture de stock durant le mois de ramadan »
Pour sa part, le directeur général du Commerce, de la Consommation et de la Concurrence, Boukadary Doumbia, rassure tout de même les populations sur la disponibilité des denrées alimentaires qui ne connaîtront aucune rupture. « Nous sommes au four et au moulin pour que les stocks ne connaissent aucune rupture. Cela à travers les chaînes de distribution », a-t-il lancé.
Aussi, Boukadary Doumbia estime que la flambée des prix est relative. « Par rapport au prix, c’est souvent difficile, parce que pendant la période de carême la demande se double ou même se triple. Donc, c’est un peu normal que les prix connaissent de changements, parce qu’il s’agit du commerce », a-t-il expliqué.
Toutefois, M. Doumbia promet que la DGGC fera tout son possible pour que les prix restent stables. Les efforts de stabilisation durant le mois de ramadan, selon lui, se feront donc par les renforcements du dispositif de contrôle des prix du sucre, de l’huile alimentaire, de la farine boulangère et du pain fixés et plafonnés et la sensibilisation.
Pas d’exonération cette année !
Selon la DGCC, aucun programme d’abandon des droits et taxes au cordon douanier n’est à l’ordre du jour au regard de l’état d’approvisionnement des marchés couvrant largement les besoins du mois de ramadan. Quant aux critères d’attribution de l’exonération, précise le directeur général du Commerce, de la Consommation et de la Concurrence, ils sont relatifs à la loi de 2017. « Si les opérateurs importateurs répondent aux critères, ils bénéficient des exonérations. Ces critères ne sont pas fixés. Aucun importateur n’a le monopole des importations, ce sont les statistiques au niveau des douanes et des banques qui imposent de facto certains importateurs réguliers », a-t-il ajouté.
Selon Boukadary Doumbia, les dispositions spécifiques relatives aux exonérations obéissent à la loi N°2017 du 12 juin 2017. Déterminant le cadre général du régime des exonérations. Seydou Kassogué, sous-directeur Commerce intérieur et Consommation explique que cette loi vise à améliorer et cadrer les dépenses fiscales. La DGCC n’est donc pas un organisme émetteur des exonérations, car cela relève des pouvoirs du ministre de l’Économie et des Finances.$
Organiser la chaîne de distribution !
Le circuit de distribution est le chemin emprunté par un produit ou un service pour être mis à la disposition du consommateur. Cette chaîne composée de plusieurs acteurs dont les grossistes, les demi-grossistes et les distributeurs sont les plus concernés. Le souci de la DGCC est donc, comment réduire le circuit de distribution afin qu’il y ait moins d’influence sur les prix.
Selon les explications de M. Kassogué, les différents types de circuits de distribution sont le circuit très court, le circuit court et le circuit long. Ce dernier circuit étant long, le contrôle devient donc difficile, d’où des initiatives pour le réorganiser. Il faut ajouter, a-t-il avancé, les différents types de commerce de distribution tels que le commerce de distribution indépendant, le commerce de distribution intégré et le commerce de distribution associé. « Pour rendre le circuit court, il faut regrouper les commerçants en GIE. Puis aller petit à petit vers le circuit intégré qui n’est pas développé au Mali. La production du sucre couvre à peine trois mois, il faut une réponse structurelle en augmentant le rendement de la canne et cela demande du temps », a-t-il précisé.
Une chose est sûre, la direction générale du Commerce, de la Consommation et de la Concurrence (DGCC) garantit la disponibilité des denrées et le contrôle sur les prix afin que le panier de la ménagère souffre moins en cette période du mois de carême. Pour mener à bien cette mission, la DGCC compte sur la bonne collaboration des hommes de médias à travers des messages de sensibilisation à l’endroit des populations.
Amadou Kodio
Source : Ziré