La ville de Kayes vit au rythme du mois sacré du Ramadan dominé par une chaleur souvent suffocante et un marché relativement stable. Les pluies qui ont arrosé la Cité des rails et ses banlieues, dans la nuit du 18 au 19 mai 2019, ont rendu le climat très doux, samedi. Il en fut de même du vent poussiéreux qui a soufflé sur la ville dans la nuit du 14 au 15 mai 2019.
Le temps était moins ensoleillé, à la grande satisfaction des habitants, surtout ceux qui observaient le jeûne et se plaignaient des vagues de chaleur qui, à cause de leur intensité, rendaient difficile le carême. Certains, pour fuir la chaleur intense, se rendent au fleuve, notamment sur la chaussée submersible, pour se baigner et passer une bonne partie de leur temps libre, avant la rupture du jeûne, parfois au risque de leur vie.
C’est le cas d’une personne qui a trouvé la mort, jeudi, en se noyant dans un marigot de Khouloum, chef-lieu d’une commune voisine de Kayes. Ne pouvant plus supporter la fatigue liée au jeûne et aux intempéries, cet homme avait, selon son entourage, quitté son domicile situé à Soutoucoulé, pour aller prendre un bain dans ce cours d’eau.
La semaine précédente, certains membres d’une mission de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), dans le bassin de la Falémé, ont eu de la peine à suivre la cadence lors des visites de terrain sur les sites aurifères. Constatant la fatigue sur certains visages, surtout des jeûneurs, en pleine brousse, le Haut commissaire de l’OMVS, Hamed Diane Semega, a été obligé de demander à ceux qui ne pouvaient pas tenir le cap de se reposer sous un arbre.
Durant les mois d’avril et de mai, il fait généralement très chaud dans la Région de Kayes, particulièrement dans la Cité des rails. Même si certains cercles de la zone pré-guinéenne, notamment Kéniéba et Kita, reçoivent souvent des hauteurs de pluie pendant cette période.
S’agissant du marché, on n’observe pas une flambée des prix des produits alimentaires à cause du récent accord conclu entre certains syndicats et le gouvernement pour faire face à la cherté de la vie. C’est le cas des bouchers qui offrent la viande avec os à 2 000 Fcfa contre 2 300 Fcfa ou 2 400 Fcfa le kilogramme. Certains bouchers n’ont pas respecté les tarifs officiels parce qu’ils n’auraient pas bénéficié de subvention. Cependant, le prix de la viande sans os demeure instable. Il varie de 2 500 Fcfa à 3 000 Fcfa.
Le kilo de riz brisure est écoulé à 350 Fcfa et celui du riz parfumé à 500 Fcfa. Un sac de 50 kg de riz brisé revient à l’acheteur à 15 000 Fcfa et la même quantité de riz parfumé est cédée à 23 000 Fcfa.
Le prix du sucre n’a pas changé. Il est vendu à 450 Fcfa, le kilo et 22 000 Fcfa le sac de 50 kg.
Le gingembre est l’un des produits les plus sollicités durant ce mois béni. Il coûte 500 Fcfa le kilo et 400 Fcfa pour les grossistes. Le kilo du tamarin est vendu 500 Fcfa au détail et 250 Fcfa en gros. Avant le carème, le kilo était cédé à 600 Fcfa au détail. Les sacs du quinquéliba varient de 4 000 à 3 000 Fcfa, selon leur quantité. Au « Sikasso Sugu », nous avons rencontré Fatoumata Koné, une vendeuse de quinquéliba devant le magasin d’un grossiste. « Chaque année, j’écoule deux sacs en deux jours. Mais, cette année, je suis toujours à un seul sac. Le marché est lent », déplore-t-elle. Pour l’oseille, « dableni » ou « bissap », il n’y a pas de changement. Les commerçants que nous avons rencontrés au Marché de Kayes nous assurent que le kilogramme est vendu à 300 F.
Les prix de l’oignon oscillent entre 200 Fcfa (détail) et 400 Fcfa (en gros), contre respectivement 300 Fcfa et 250 Fcfa vant le mois de Ramadan. D’après Drissa Sidibé, un grossiste de la place, le prix de l’oignon pourrait être revu à la hausse, mais tout dépend de l’attitude des paysans qui les ravitaillent. « Le bénéfice n’atteint pas 50 Fcfa et certains produits peuvent pourrir avant leur acheminement à Kayes », renchérit Seydou Traoré, un autre grossiste. Les commerçants proposent le kilo de la pomme de terre à 350 Fcfa contre 250 Fcfa avant le carême.
Pour avoir un kilo du petit mil, le client doit débourser entre 300 et 250 Fcfa pour le petit mil « pilé ». Le sac de 50 kg coûte 12 000 Fcfa.
« A Kayes, on n’a pas de problème de prix. Le prix de certaines denrées alimentaires de première nécessité a même diminué en certains points de vente. Et, il n’y a pas de rupture de stock. C’est la viande qui pose problème », a affirmé Hafizou Abdou, directeur régional du Commerce, de la consommation et de la concurrence de Kayes. Pour le marché de la viande, il soutenu que l’Etat est en train de trouver une nouvelle formule relative au pesage de la carcasse qui consiste à prévoir une somme de 20 000 Fcfa par tête et par vache aux bouchers.
Hafizou Abdou a rappelé que la baisse du prix de la viande est intervenue lorsque l’Etat a décidé de prendre en charge les frais d’abattage et de tourteau pour faciliter l’approvisionnement du marché en viande bovine. Pour lui, les bouchers sont revenus en de meilleurs sentiments et vont reprendre l’affichage des prix. De ce fait, il est conseillé aux clients d’être vigilants lorsque les prix seront affichés car, s’ils s’aventuraient à demander aux bouchers le prix de leur viande, certains pourraient leur communiquer des chiffres supérieurs aux tarifs officiels.
MD/BMS
Source: AMAP