Sous mandat onusien ou pas, au moins 120 États participent actuellement à des missions de maintien de la paix à travers le continent. Les pays africains aussi répondent de plus en plus présents à l’appel. Cartographie.
Pour pacifier les territoires en proie aux violences sur le continent, il faut aussi compter sur les États africains, de plus en plus disposés à intervenir. Mais cette « africanisation des opérations de maintien de la paix » – empruntons l’expression à Jocelyn Coulon, le directeur du Réseau de recherche sur les opérations de paix (ROP) – ne ferme pas la porte aux contributions des autres pays du monde. Au contraire.
L’Asie, l’Europe, l’Amérique, voire l’Océanie, sont bien représentées dans les 120 États qui interviennent dans les 18 missions de maintien de la paix et de sécurisation en cours que nous avons répertoriées.
Les plus gros contributeurs
Avec près de 9000 hommes participant à huit missions de maintien de la paix distinctes, sous la bannière des Nations unies et de l’Union africaine, le Bangladesh est le plus gros contributeur de troupes sur le continent. Le Pakistan compte lui quelque 8300 hommes engagés dans six opérations de pacification en Afrique. Le podium est complété par l’Ouganda qui a dépêché à ce jour plus de 8000 soldats de la paix dans des pays en crise, principalement au sein de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM).
Dans le top 10, l’on retrouve également 3 autres pays africains : le Kenya (5601 hommes) qui a déployé ses troupes dans sept opérations de maintien de la paix en Afrique, le Rwanda (5493) dont les hommes sont déployés également dans sept pays et leNigeria (3212), confronté au terrorisme de Boko Haram, qui contribue tout de même à la stabilisation des autres États en tourmente.
Mandat onusien ou africain ?
Seules deux opérations en cours sont sous le mandat de l’Union africaine (UA) : l’AMISOM et l’ICR/LRA, l’Initiative de coopération régionale contre l’Armée de résistance du seigneur (LRA) du chef rebelle ougandais Joseph Kony. L’organisation panafricaine dirige également, conjointement avec les Nations unies, la Mission hybride des Nations unies et de l’Union africaine au Darfour (MINUAD). Une opération mise en place depuis 2007 pour « protéger les civils, faciliter l’aide humanitaire et aider le processus politique » dans cette partie du Soudan.
La Communauté économique pour le développement de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), l’une des organisations sous-régionales la mieux intégrée sur le continent, intervient en Guinée-Bissau depuis fin avril 2012 dans le cadre de l’ECOMIB, sa mission destinée essentiellement à « la sécurisation du processus de transition politique ».
Outre la MINUAD et une mission de surveillance de la trêve dans le Moyen-Orient qui concerne l’Égypte, Israël, la Jordanie, le Liban et la Syrie, l’ONU a autorisé huit autres opérations de maintien de la paix en Afrique.
La présence des troupes mandatées par l’Union européenne (UE) se remarque davantage dans des missions de formation des armées africaines, au Mali et en Somalie notamment. L’armée française mène de son côté des activités militaires dans certains pays africains confrontés aux conflits armés ou à la menace jihadiste. En marge des opérations de maintien de la paix traditionnelles.
Source: Jeune Afrique