La situation humanitaire reste préoccupante au nord et au centre du pays à cause de l’insécurité. Les blocus des routes d’approvisionnement menant aux villes de Menaka, Gao Douentza, Tombouctou et Kidal aggravent la crise alimentaire et sanitaire dans ces régions. Quelles solutions face à la situation ?
Dr Ahmadou Touré est chercheur en sciences politiques, paix et sécurité. Il affirme que l’État doit envisager le dialogue avec tous les acteurs de la crise. «Que l’État sensibilise sur comment conserver la paix, comment prévenir les conflits à la base, et comment faire intervenir les leaders communautaires et comment reformer de façon général la situation sécuritaire».
Cet avis est partagé par la présidente de l’ONG association des femmes pour les initiatives de paix. Fatoumata Maiga estime qu’il y a encore à Gao, des notabilités capables de ramener la paix dans la région. « Le blocus de Boni avait été levé un moment, grâce à l’intervention des communautés qui ont discuté de ça, donc il faut faire place à ces discussions parce que les ressorts sociaux dans ces régions existent encore, et ça c’est des gens quand ils appellent tout le monde vient leur répondre », soutient-elle.
Mais pour libérer les axes routiers de Menaka, la société civile de la région estime que le dialogue sera difficile avec des acteurs inconnus. « ces gens-là personne ne les connaît, ni moi, ni l’État on ne les voit même pas », affirme son président Sidi Barka.
Il faut rappeler que l’ouverture d’un dialogue avec les groupes armés terroristes était une recommandation du Dialogue national inclusif DNI depuis 2020. Mais de nombreux citoyens n’approuvaient pas cette option.