Les sans-abris dont l’état de santé est très fragile sont les plus exposés au virus, ils sont aussi les moins protégés de même que les enfants Talibés. Un grand nombre de mesures décidées par le gouvernement ne s’appliquent pas pour ces personnes n’ayant pas d’accès aux mesures d’hygiène de base, de type se laver les mains, porter des masques et des gants ou bien respecter le geste-barrière. Dans une telle situation, quelles sont les mesures prises par le Gouvernement pour protéger ces personnes?
En effet les sans domicile fixe sont des personnes extrêmement exposées aux dangers. Ils sont les premiers touchés en cas d’épidémie, subissent les conditions climatiques extrêmes (vague de chaleur ou de froid) ou les catastrophes naturelles. Cette population dont l‘état de santé est déjà très fragile est à l’évidence particulièrement exposée aux conséquences du virus. La surreprésentation des maladies chroniques, des problèmes cardio-vasculaires, d’addiction ou de vieillissement aggravés par des mois ou des années de rue rend particulièrement vulnérables les personnes vivant dans la rue.
Pour ce qui est, des enfants Talibés obligés de mendier pour manger à leur faim, les risques de contamination sont trop élevés. Nous savons que ces enfants marchent de quartier en quartier, de rues en rues à la quête du quota fixé par leurs maitres coraniques ou bien du pain quotidien. Ce qui fait qu’en un premier temps, ces enfants Talibés sont coupés du monde social dans le sens où ils n’ont d’autres pensées que d’aller à la chasse au jour le jour. Dans cette situation, ces enfants subissent l’actualité du pays puisqu’ils sont ignorants.
Il est à rappeler que les déplacés de guerre subissent le même sort, car eux aussi SDF et n’ayant pas accès aux services sociaux de base. N’oublions pas que ces personnes vivent déjà dans des conditions de vie précaire due à leur emplacement qui provoque de nombreuses maladies. Si cette maladie devrait les toucher, comment vont-ils y faire face?
Ainsi les enfants Talibés et les personnes sans-abris restent les couches les plus vulnérables à cause de leur manque d’information, d’assistance et surtout de leur manque de moyen financier pour se protéger de cette pandémie. On compte en moyen 304.000 SDF au Mali selon les estimations des acteurs humanitaires en 2018. Si rien n’est fait en leur faveur à cette période critique que traverse le monde, le sort de ces personnes pourrait s’avérer crucial dans les jours à venir.
AFANOU KADIA DOUMBIA, stagiaire