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Que peut encore faire l’ONU face au drame syrien?

C’est le grand rendez-vous diplomatique et politique annuel. L’Assemblée générale des Nations unies s’ouvre ce mardi 20 septembre 2016 à New York. Les représentants de 193 pays sont attendus sur le sol américain. L’évènement sera marqué cette année par deux grands dossiers liés l’un à l’autre : la crise migratoire et la guerre en Syrie.

Combattant rebel arme syrien

Pour la première fois à l’ONU, un sommet sera consacré à la question des réfugiés et déplacés, qui concerne 65 millions de personnes à travers le monde, soit l’équivalent de la population française. Il se tient en prélude à l’Assemblée générale. Le conflit en Syrie sera aussi au cœur de nombreux entretiens et réunions. Mais aucun texte décisif, aucune résolution du Conseil de sécurité ; bref aucune avancée n’est à attendre sur ce dossier.

Après cinq ans d’une guerre sanglante et complexe, les ambitions de la diplomatie mondiale sont limitées, même si la communauté internationale reste mobilisée. Le seul objectif affiché est le maintien de la fragile trêve instaurée il y a une semaine, sous l’égide d’un accord entre Russes et Américains, tous deux membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, mais en désaccord frontal dans ce dossier.

Les relations entre les deux grandes puissances, qui soutiennent des camps opposés sur le sol syrien, sont extrêmement tendues depuis le bombardement de la coalition, samedi 17 septembre, sur des troupes du régime Assad. Les Etats-Unis ont reconnu avoir frappé par erreur les forces de Damas, des raids qui auraient fait au moins 90 morts dans les rangs du régime. Sur le terrain, les différents protagonistes s’accusent d’être à l’origine de violations de plus en plus nombreuses du cessez-le-feu.

Avec « ses faiblesses et ses insuffisances », l’accord a « le mérite d’exister »

Lors de la séance du Conseil de sécurité de samedi, Etats-Unis et Russie se sont jeté des invectives à un niveau rarement atteint, révèle un observateur. Mais malgré ces dissensions, il est crucial que la trêve se maintienne. Si cet accord s’effondre, le risque, c’est que l’on arrive à une situation de « guerre totale », que les Russes n’aient plus aucune limite dans leur soutien à Bachar el-Assad, et que l’on tue toute perspective d’accord politique, s’alarme un diplomate occidental.

Et de conclure : « Il faut jouer la carte de cet accord, nous n’en avons pas d’autre. » Point de vue partagé par le ministre des Affaires étrangères français. « Il a ses faiblesses et ses insuffisances, cet accord. Mais il existe, il a le mérite d’exister. Donc je veux souligner le côté positif de cet accord. Il faut s’y accrocher et le faire vivre à tout prix », plaide Jean-Marc Ayrault.

S’il y a eu ces incidents qui ont conduit à des morts en Syrie, en raison des frappes américaines contre Daech, il ne faut pas oublier que ce qui a porté atteinte au cessez-le-feu américano-russe, c’est d’abord le régime, c’est toujours le régime de Bachar el-Assad
Déclaration de Jean-Marc Ayrault à New York
Néanmoins, chaque jour en Syrie, la trêve devient plus précaire. Dimanche 18 septembre, 11 personnes ont été tuées, selon l’ONG Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Des raids ont été menés sur Alep, dans le nord du pays. Les auteurs des frappes n’ont pas été identifiés. Et dans la province de Deraa, dans le sud, des hélicoptères de l’armée ont largué des barils d’explosifs dans une zone rebelle.

Si la trêve s’effondre, le secteur humanitaire en fera nécessairement les frais

La trêve ne tient désormais plus qu’à un fil, selon Hasni Abidi, directeur du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen (Cermam), auteur entre autres de l’ouvrage Monde arabe : entre la transition et l’implosion (2015). Selon lui, si le cessez-le-feu, cela va forcément avoir pour conséquence le non-acheminent de l’aide humanitaire tant attendue par les populations civiles, regrette-t-il.

« L’accord signé entre les Américains et les Russes prévoit, bien entendu, une cessation des hostilités, pour acheminer plus d’aides et surtout sécuriser certains couloirs humanitaires importants, et le retrait des forces militaires autour de certaines localités », rappelle le directeur du Cermam, qui précise que « le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et d’autres organisations sont présents sur le terrain, à travers leurs relais locaux. »

« Il y a une aide qui arrive, explique M. Abidi, mais cette aide est insuffisante pour les besoins de la population assiégée. » Or, « avec cette trêve qui risque de voler en éclats – en tout cas, aujourd’hui, elle est fragilisée -, non seulement on va affaiblir l’aide insignifiante qui arrive déjà aux personnes vulnérables, mais on va surtout arrêter les autres opérations qui sont en cours aujourd’hui, pour arriver à toutes les personnes assiégées et redémarrer certaines installations qui sont en panne depuis l’intensification des raids aériens. »

Rfi

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