Rien que parrain de ce Grand prix de cyclisme, Habib Sissoko n’a pu y assister parce qu’absent du territoire, à cause de ses obligations dans des instances internationales de l’Olympisme où il représente le Mali avec brio, comme en ont témoigné les dirigeants des comités olympiques nationaux de l’Acnoa, réunis en son temps en Assemblée générale à Bamako. Le président du Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm) était représenté, à cette édition 2021 du Grand prix du président du Cnosm, par une grande dame du Comité.
C’est donc en l’absence de Monsieur Habib Sissoko que le sieur Sidy Bagayoko, président de la Fédération malienne de cyclisme, a prononcé un discours empreint d’éloges du président du Cnosm, Habib Sissoko. Un discours qui avait fini de convaincre du bon choix qu’est Habib à la tête du Cnosm. Jugez-en !
“Habib, un Monsieur à célébrer”
“La course cycliste d’aujourd’hui, 8e édition du Grand prix de Monsieur le président du Cnosm, Habib Sissoko, sera aussi, j’en suis sûr, une consécration. En effet, Monsieur Habib Sissoko est un modèle à célébrer”, disait le président de la Fédération malienne de cyclisme, Sidy Bagayoko, avant d’ajouter, toujours parlant de Habib Sissoko : “Parangon de vertu, d’abnégation et de persévérance, il a réussi, tout au long des années qu’il est à la tête du Comité national olympique et sportif du Mali, faire montre d’un savoir-faire et d’une autorité managériale qui inspireront les générations à venir”.
“Sa personne est comme une invitation à la solidarité”
Dans cette lancée, le président de la Fédération malienne de cyclisme, décidément très en verve ce jour-là, de déclarer au sujet de Habib Sissoko : “Sa personne est comme une invitation à la solidarité, au travail d’équipe, à l’écoute de l’autre, à la recherche des meilleurs atouts pour imprimer à chaque circonstance une irrésistible marche en avant aux affaires qui lui sont confiées”.
“Il inspire confiance au Mali et hors des frontières”
Aveu puissant de la part du président de la Fédération malienne de cyclisme, Sidy Bagayoko, lorsqu’il déclare : “Cette qualité, l’Olympisme mondial le lui reconnaît pleinement, il inspire confiance au Mali et hors des frontières du Mali”, clamait-il, lors du lancement de cette huitième édition du Grand prix de cyclisme du Cnosm.
“C’est un dirigeant qui est célébré afin que son modèle soit perpétué”
Et comme si cela ne suffisait déjà pas pour magnifier les qualités et les bonnes performances de Habib Sissoko à la tête du Cnosm, Sidy Bagayoko, le détracteur d’aujourd’hui, lançait à haute et intelligible voix : “Au-delà du Grand prix qui porte son nom en tant que président du Cnosm, c’est un dirigeant qui est célébré afin que son modèle soit perpétué”.
La Var met en exergue du tchou tcha
Remercions la Fifa d’avoir inventé la fameuse Var qui permet de revisiter le passé pour prendre la meilleure décision. Cette Var, aujourd’hui emprunté au football pour être appliqué dans tous les domaines de la vie publique, permet de démasquer les adeptes du tchou tcha. Comprenez bien, par cette expression très malienne, ceux qui se dédisent ou pis, se renient. Alors, le modèle s’est-il fané ? Eh bien que nenni !
Avec le renouvellement de la confiance placée en Habib par la quasi-totalité des fédérations et organisations affiliées au Cnosm, c’est quand-même curieux de voir le président de la Fédération malienne de cyclisme, après tant d’éloges, disons même des louanges jamais égalées qu’il a adressées publiquement et solennellement à Habib Sissoko, se retourner aujourd’hui pour l’accuser de «détournements des fonds» que l’Etat alloue annuellement au Cnosm à titre de subvention.
Une dénonciation en usant du conditionnel
(qui pose le doute) dans ce qu’on énonce
Pour en revenir à l’accusation à travers une lettre de dénonciation censée être adressée au parquet mais divulguée sur les réseaux sociaux, Sidy Bagayoko écrit : “Ces précieux fonds qui seraient destinés (ndlr : constater l’emploi du conditionnel) à entretenir les athlètes nationaux et les structures nationales, notamment les fédérations sportives, sont ainsi détournés de leur vocation et réorientés vers d’autres fins”. Comment peut-on douter de la destination des fonds comme l’indique le conditionnel et être très affirmatif sur le détournement de destination ?
Toujours dans la même lettre de dénonciation, on peut lire : “Que selon des sources concordantes le président du Cnosm gérerait (ndlr : encore le conditionnel qui est sans commentaire) ladite subvention dans la plus grande opacité”.
“Merci Monsieur le président Sissoko pour nous avoir inspiré,
à nous jeunes, l’esprit de combativité et ténacité dans le fair-play”, disait pourtant Sidy Bagayoko.
On est loin, disons très loin, de l’affirmation suivante : “Merci Monsieur le président Sissoko pour nous avoir inspiré, à nous jeunes, l’esprit de combativité et ténacité dans le fair-play”, comme le disait le même Sidy Bagayoko dans le même discours à l’occasion du départ du Grand prix de cyclisme parrainé par le président du Cnosm en 2021.
Qu’est-ce qui a donc pu changer le discours du président de la Fédération malienne de football au point de fouler aux pieds ses propres témoignages, notamment sur les qualités humaines et managériales du président Habib Sissoko ?
Les témoignages élogieux étant si forts, il est difficile aujourd’hui d’admettre que les qualités reconnues puissent disparaître du jour au lendemain. Ce qui amène les gens, dans les milieux sportifs, à se poser la question : à quel Sidy Bagayoko faut-il se fier ?
El Hadj A.B. HAIDARA